« Depuis trop longtemps, la communauté internationale ferme les yeux sur les horreurs qui se déroulent dans la province de Cabo Delgado. Les autorités du Mozambique n’ont pas tenu compte de nos appels au respect de l’obligation de rendre des comptes [3] pour les épouvantables crimes de droit international et violations des droits humains, y compris des cas de torture, de dépeçage et d’exécutions extrajudiciaires. » a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe pour l’Afrique australe à Amnesty International.
« Pendant ce temps, les habitants de la région vivent toujours dans la peur d’être attaqués par les groupes armés d’opposition, ainsi que par les forces armées mozambicaines qui ont commis des violations des droits humains au nom de la lutte contre les extrémistes.
« Le monde ne peut pas continuer d’ignorer la souffrance des civils dans la province de Cabo Delgado. Après le génocide rwandais, les Nations unies ont qualifié leur propre manque d’action de “péché par omission”. Ce que nous observons au Mozambique montre que l’histoire se répète et que des civils paient à nouveau le prix de l’inaction de la communauté internationale. Nous appelons l’ONU à prendre des mesures en créant de toute urgence un mécanisme international indépendant pour enquêter sur les crimes de droit international et les atteintes aux droits humains qui se déroulent actuellement. »
« Pendant ce temps, les habitants de la région vivent toujours dans la peur d’être attaqués par les groupes armés d’opposition, ainsi que par les forces armées mozambicaines qui ont commis des violations des droits humains au nom de la lutte contre les extrémistes. »
Complément d’information
Ces dernières semaines, l’escalade de la violence entre les forces de sécurité et le groupe armé connu sous le nom d’Al Shabab dans le nord du Mozambique a coûté la vie à des dizaines de personnes et causé une souffrance indicible à la population civile. En octobre, des milices composées d’anciens militaires ont intensifié les attaques contre les positions d’Al Shabab dans les districts de Miudumbe et Mueda, tuant plus de 200 membres de ce groupe armé.
Amnesty International dénonce les violences dans la province de Cabo Delgado depuis qu’elles ont commencé, en 2017, et a notamment appelé à l’ouverture d’une enquête [4] sur les actes de torture et les autres graves violations imputables aux forces de sécurité.