« La situation au Mozambique s’aggrave chaque jour et le bilan en termes de victimes s’alourdit, dans un silence assourdissant de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Quel que soit le résultat des élections, la SADC doit adopter une position ferme contre les atteintes
au droit de manifester et les homicides de manifestant·e·s, a déclaré Khanyo Farisè, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
« La SADC s’est montrée d’une lenteur affligeante s’agissant de réagir à la crise au Mozambique. Elle doit maintenant dénoncer avec force les violations des droits humains commises par les forces de sécurité mozambicaines et placer les droits fondamentaux et l’obligation de rendre des comptes au cœur de son prochain sommet qui se tiendra à Harare, au Zimbabwe.
« Par ailleurs, l’Union africaine doit se mobiliser avec détermination afin d’amener les autorités
mozambicaines à rendre des comptes, en demandant notamment à la Commission africaine des
droits de l’homme et des peuples de mener des enquêtes sur les violations des droits humains
actuellement perpétrées au Mozambique. »
Complément d’information
Début novembre, la SADC a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire [3] du 16 au 20 novembre
dans la capitale du Zimbabwe afin de discuter, entre autres sujets, des élections au Mozambique.
Les autorités mozambicaines ont lancé une vaste campagne de répression contre les manifestant·e·s à la suite des élections controversées du 9 octobre. Selon des organisations de la société civile mozambicaine, le bilan de la police s’élève jusqu’à présent à des dizaines de morts [4], à plus d’une centaine de blessés et à des milliers [5] d’arrestations ou de détentions arbitraires. La semaine dernière, l’armée a été déployée pour mettre fin aux manifestations.
Les manifestant·e·s ont exercé des représailles contre des policiers présumés, faisant au moins un
mort parmi eux, selon les autorités.
Le leader de l’opposition, Venancio Mondlane, a appelé [6] à de multiples phases de contestation contre la fraude électorale présumée et les violations commises par les forces de l’ordre à l’encontre des manifestant·e·s. La vague de protestation actuelle, du 13 au 15 novembre, vise les capitales provinciales et les points de passage frontaliers.