Mozambique, violations du droit à la liberté de réunion

Mozambique, violations du droit à la liberté de réunion

Une violente répression policière des manifestations pacifiques d’ampleur nationale, en hommage au musicien décédé Azagaia, s’est caractérisée par des coups assénés aux manifestants, des tirs de gaz lacrymogènes et le ciblage des organisateurs en raison de leur rôle dans ces rassemblements.

« La réaction brutale de la police du Mozambique face à ces rassemblements pacifiques, notamment les passages à tabac de manifestant·e·s blessés à coups de matraques, dénote un maintien de l’ordre regrettable à l’encontre de ces personnes sans défense, a déclaré Emerlynn Gill, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

« Il ne fait aucun doute que la police cherchait à étouffer ces manifestations, dans l’intention de dénigrer l’héritage d’Azagaia au Mozambique. Les actions de policiers, que l’on voit frapper des manifestant·e·s dans des vidéos transmises à Amnesty International et relayées sur les réseaux sociaux, s’inscrivent dans le cadre de méthodes dangereuses et illégales employées à l’encontre de la population lors des manifestations.

« La police ne doit plus s’en prendre ainsi aux manifestant·e·s, et doit notamment mettre un terme aux arrestations arbitraires et aux violences commises à titre de représailles contre des personnes pacifiques.

« Les policiers qui ont procédé à des arrestations à Maputo et ont frappé des manifestant·e·s doivent rapidement faire l’objet d’enquêtes et être amenés à rendre des comptes pour avoir bafoué leurs droits fondamentaux, y compris en vertu du droit international. »

Complément d’information

La jeunesse du Mozambique a participé à des manifestations pacifiques autorisées dans cinq provinces du pays, dont celle de Maputo, afin de rendre hommage à l’artiste décédé Azagaia. Grande source d’inspiration, le musicien Azagaia dénonçait l’injustice, notamment les mauvais traitements infligés à la population, la pauvreté et l’injustice sociale, et encourageait les citoyennes et citoyens à demander des comptes à leurs autorités. Il est mort subitement le 9 mars 2023.

La police, comme on peut le voir sur des vidéos qu’a pu consulter Amnesty International, a agi avec brutalité et de manière illégale envers les manifestant·e·s dans des lieux tels que Maputo, dans la matinée du 18 mars. Sept manifestant·e·s et organisateurs ont jusqu’à présent été arrêtés et détenus à Maputo, Gaza, Inhambane, Sofala et Nampula, et il semble que la police en appelle d’autres et les menace en raison de leur participation aux manifestations.

Les gouvernements de par le monde répriment les manifestations et il importe de protéger le droit de manifester.

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