« Le gouvernement du président Xi Jinping a exprimé son souhait d’aider à résoudre la situation dans l’État d’Arakan. Si sa proposition est bienvenue sur le principe, en réalité, l’engagement de la Chine n’a pas produit de résultats positifs pour la population du Myanmar, à déclaré Nicholas Bequelin, directeur régional d’Amnesty International.
« La Chine doit cesser d’utiliser sa position au sein du Conseil de sécurité de l’ONU pour soustraire les plus hauts gradés du Myanmar à l’obligation de rendre des comptes. Cela ne fait qu’encourager la campagne de l’armée, marquée par des violations des droits humains et des crimes de guerre contre les minorités ethniques à travers le pays.
« Près d’un million de Rohingyas se trouvent dans des camps de réfugiés au Bangladesh, tandis que 600 000 continuent de vivre au Myanmar dans des conditions d’apartheid. Si la Chine ne fait pas pression sur le Myanmar pour que justice soit rendue et que les droits des Rohingyas soient rétablis, ses efforts pour résoudre la situation demeureront inefficaces – et contre-productifs.
« Des accords majeurs économiques et d’infrastructure devant être signés au cours de la visite du président Xi Jinping, l’absence totale de transparence à ce sujet est très préoccupante. Les investissements d’infrastructure peuvent contribuer à améliorer le niveau de vie et à réaliser les droits humains, grâce à un meilleur accès aux services de base et à l’emploi. Pourtant, ce ne sera pas le cas si ceux qui paient le plus lourd tribut – les femmes, les hommes et les enfants dont les logements, la santé et les moyens de subsistance sont impactés – ne sont pas dûment consultés avant le début des constructions et protégés contre tout préjudice potentiel. Il faut placer les droits humains, la transparence et la consultation avec les habitants au cœur de ces projets. »
Complément d’information
Vendredi 17 janvier 2020, Xi Jinping, président de la République populaire de Chine, entamera une visite de deux jours à l’occasion du 70e anniversaire des relations entre la Chine et le Myanmar. Ce sera la première visite au Myanmar d’un chef d’État chinois depuis 19 ans.
Le président Xi Jinping devrait rencontrer la conseillère d’État Aung San Suu Kyi, leader de facto du Myanmar, ainsi que le commandant en chef de l’armée du Myanmar, le général Min Aung Hlaing. Il devrait signer plusieurs protocoles d’accord que la Chine et le Myanmar négocient dans le cadre de son initiative des Nouvelles routes de la soie, ainsi que des accords portant sur des partenariats politiques et culturels.