Myanmar : Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit adopter une position ferme sur la question des Rohingyas

La communauté internationale doit adopter une position ferme sur la grave détérioration de la situation des minorités ethniques et religieuses au Myanmar, où l’armée a mené une violente campagne de nettoyage ethnique visant les Rohingyas et continue de commettre chaque jour de graves crimes contre l’humanité

Le Conseil des droits de l’homme se réunit à Genève le 5 décembre pour une « session spéciale » sur la situation des Rohingyas et d’autres minorités au Myanmar.

« En organisant cette session spéciale, le Conseil des droits de l’homme souligne la nécessité de trouver de toute urgence une solution à la crise des droits humains au Myanmar », a déclaré James Gomez, directeur régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.

« Cependant, cela ne suffit pas. Le Conseil des droits de l’homme doit maintenant accélérer le pas et adopter une résolution ferme faisant clairement savoir au gouvernement et à l’armée du Myanmar qu’ils doivent immédiatement mettre fin au traitement épouvantable qu’ils font subir aux Rohingyas, et que les responsables ne resteront pas impunis. »

Plus de 620 000 personnes ont fui vers le Bangladesh en l’espace de quelques mois, les forces de sécurité ayant lancé une campagne de violence ciblée contre les Rohingyas. Un nombre indéterminé de femmes, d’hommes et d’enfants a été tué, des femmes et des filles ont été violées, des mines antipersonnel ont été installées et des villages rohingyas entiers ont été brûlés.

Les Rohingyas qui sont toujours dans le pays sont pris au pièged’un système d’apartheid déshumanisant dans lequel tous les aspects de leur vie sont restreints. Il est indispensable que ce système soit démantelé pour que les centaines de milliers de Rohingyas qui ont fui le pays puissent y retourner de manière volontaire et dans la sécurité et la dignité.

« Le Conseil des droits de l’homme doit également s’attaquer aux violations des droits humains de grande ampleur commises par les forces de sécurité du Myanmar contre d’autres minorités ethniques, en particulier dans l’État kachin et dans le nord de l’État chan. Des exécutions extrajudiciaires et des homicides illégaux, des disparitions forcées et des détentions arbitraires, des actes de torture et du travail forcé ont notamment été signalés  », a déclaré James Gomez.


« La résolution du Conseil des droits de l’homme doit refléter ces problèmes et demander au Myanmar de mettre fin immédiatement aux violations des droits humains dont sont victimes des minorités dans tout le pays. »

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