Myanmar. Les arrestations n’ont pas cessé depuis deux mois

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ASA 16/041/2007 (Public)

Amnesty International condamne les nouvelles arrestations de militants politiques qui ont eu lieu au Myanmar alors que le Premier ministre Thein Sein s’était engagé au début du mois de novembre auprès du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Ibrahim Gambari, à mettre fin aux arrestations.

« En procédant à des arrestations arbitraires deux mois après la violente répression des manifestations pacifiques, le gouvernement poursuit, contrairement à ses promesses d’un retour à la normale, sa lutte systématique contre la liberté d’expression et d’association », a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« La communauté internationale ne doit plus accepter que le retour à la normale signifie pour le gouvernement militaire le retour aux violations systématiques des droits fondamentaux, loin des médias », a ajouté Catherine Baber.

Amnesty International confirme que les arrestations suivantes ont eu lieu depuis le début du mois de novembre :

• le 4 novembre, U Gambira, président de l’Alliance panbirmane des bonzes, à la tête du mouvement de protestation du mois de septembre, a été arrêté et aurait été inculpé de trahison ; deux membres de sa famille arrêtés précédemment et retenus comme «  otages » pour le contraindre à sortir de la clandestinité sont toujours détenus ;

• le 13 novembre, le gouvernement a arrêté Su SU Nway, membre de la branche des jeunes de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), principal parti d’opposition ; une autre jeune militante, Bo Bo Win Hlaing, a été arrêtée en même temps qu’elle alors qu’elle posait des affiches antigouvernementales ;

• le 14 novembre, au moins trois personnes ont été arrêtées à Yangon (Rangoon) parce qu’elles distribuaient des tracts antigouvernementaux ;

• le 15 novembre, les autorités ont effectué une descente dans un monastère de l’État d’Arakan, dans l’ouest du pays, et ont arrêté le moine U Than Rama, recherché pour sa participation au mouvement de protestation du mois de septembre ; il aurait été frappé pendant son arrestation ; on ignore où il se trouve ;

• le 20 novembre, Myint Naing, personnalité de la Ligue nationale pour la démocratie, a été arrêté ;

• le 20 novembre, U Tin Ohn, figure de l’ethnie rakhine, a été arrêté ; on ignore où il se trouve ;

• les 20 et 21 novembre, d’autres personnalités de différentes ethnies – le rakhine Cin Sian Thang, U Aye Thar Aung, Naing Ngwe Thein du Front démocratique national mon (MNDF) et le dirigeant politique kachin U Hkun Htoo – ont été interpellés puis relâchés après avoir été interrogés ;

• le 26 novembre, Aung Zaw Oo, membre du groupe des Défenseurs et promoteurs des droits humains a été arrêté, à Yangon, probablement pour avoir participé à l’organisation d’événements pour la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre.

Amnesty International regrette vivement que les arrestations se poursuivent alors que le gouvernement avait promis le contraire. La semaine dernière, le gouvernement du Myanmar assistait au 40e sommet de l’ASEAN, au cours duquel il a signé la nouvelle charte dans laquelle l’organisation s’engage à promouvoir et protéger les droits humains.

Pas moins de 700 personnes arrêtées pendant et depuis le mouvement de protestation du mois de septembre sont toujours derrière les barreaux, et les 1 500 prisonniers politiques qui étaient déjà incarcérés avant ces événements n’ont pas été libérés.

Amnesty International appelle de toute urgence le gouvernement du Myanmar à libérer toutes les personnes arrêtées ou incarcérées simplement pour avoir exercé de manière pacifique leur droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association, y compris les prisonniers d’opinion récents et de longue date. L’organisation demande également aux autorités de mettre fin aux arrestations.

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