MYANMAR : Les autorités doivent mettre fin à la répression dont sont victimes les militants politiques

Index AI : ASA 16/015/2003

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Aujourd’hui, vendredi 6 juin 2003, Amnesty International a exhorté les
autorités du Myanmar à faire le nécessaire pour mettre un terme aux
détentions de militants politiques et à libérer ceux qui ont été appréhendés
dans le cadre de la récente répression visant les opposants.

« Le State Peace and Development Council (SPDC, Conseil national pour la
paix et le développement) doit remettre en liberté les militants maintenus
en détention au motif de leurs activités politiques pacifiques et faire la
lumière sur le sort d’une centaine de personnes, sinon plus, qui sont
portées disparues », a déclaré Amnesty International.

L’organisation de défense des droits humains reçoit des informations selon
lesquelles, à nouveau, des membres de la National League for Democracy (NLD,
Ligue nationale pour la démocratie) et des députés élus de l’État kachin et
des Divisions de Mandalay et de Yangon, ont été placés en détention cette
semaine. On ignore où ils sont détenus et quelles charges sont retenues
contre eux.

De graves préoccupations subsistent concernant plus d’une centaine de
personnes portées disparues depuis les violents événements du 30 mai 2003 :
entre quatre et 70 personnes auraient été tuées après que des membres de la
police et de l’armée eurent, selon certaines sources, attaqué des membres et
des sympathisants de la NLD circulant dans le nord du Myanmar.

« Ces événements marquent une nette détérioration de la situation des droits
humains. Les avancées vers une amélioration sont hélas battues en brèche par
ce dernier tour de vis », a déploré Amnesty International.

Parmi ceux qui sont toujours portés disparus à la suite des violents
événements du 30 mai 2003, figurent le vice-président de la NLD, U Tin U,
qui aurait été blessé, des membres de la Jeunesse de la NLD, des députés
élus, des membres du parti et des étudiants. On croit savoir que des membres
du Comité exécutif central de la NLD placés en détention à l’issue de ces
événements demeurent sous le coup d’une assignation à domicile.

« Nous sommes vivement préoccupés par la sécurité de ceux qui se
trouveraient entre les mains des autorités, particulièrement depuis qu’il a
été signalé que beaucoup auraient été gravement blessés », a indiqué Amnesty
International.

Aux termes de la législation du Myanmar, toute personne détenue par la
police doit être présentée à un magistrat dans les vingt-quatre heures
consécutives à son interpellation. À la connaissance d’Amnesty
International, cette disposition n’a pas été respectée. Bien que les
autorités aient confirmé le maintien en détention de Daw Aung San Suu Kyi,
dirigeante de la NLD, et de 18 autres personnes, elles se sont jusqu’ici
abstenues de donner des précisions sur le fondement légal de leur détention
et de celle de tous les autres prisonniers.

« Il est du devoir des autorités d’ouvrir une enquête exhaustive et
indépendante sur les attaques dont les membres de la NLD ont été victimes, a
poursuivi Amnesty International, avant d’ajouter :

« Parallèlement, les autorités se doivent de faire respecter la législation
nationale et internationale et de veiller à ce que toutes les personnes
placées en détention soient autorisées sans délai à consulter un avocat, à
recevoir des soins médicaux et à entrer en contact avec leurs proches.

« Amnesty International estime que la majorité des personnes - voire toutes
 maintenues en détention dans le cadre de cette opération sont des
prisonniers d’opinion, qui doivent être libérés immédiatement et sans
condition. »

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