Myanmar. Mettre fin aux arrestations de militants et continuer à prodiguer une aide humanitaire post-cyclone

COMMUNIQUE DE PRESSE

ÉFAI-
Embargo : 24 novembre 2009, 00 h 01 TU

Les donateurs internationaux réunis cette semaine à Bangkok doivent faire pression sur les autorités du Myanmar afin de les inciter à cesser de harceler les militants qui essaient d’aider les rescapés du cyclone Nargis, et à veiller à ce qu’une aide humanitaire adéquate parvienne à ceux qui en ont besoin, a déclaré Amnesty International ce 24 novembre.

Fin octobre, les autorités du Myanmar ont, selon certaines sources à l’intérieur du pays, arrêté au moins 10 militants politiques et journalistes à qui elles reprochaient d’avoir accepté des dons humanitaires en provenance de l’étranger.

On ignore où se trouvent ces personnes et si elles ont été inculpées d’une quelconque infraction.

Ces 10 personnes – qu’Amnesty International considère comme des prisonniers de conscience – font partie des 41 opposants arrêtés le mois dernier dans le cadre d’une vaste opération de répression orchestrée par le gouvernement.

« Les autorités privent les rescapés de Nargis d’une aide dont ils ont désespérément besoin et à laquelle ils ont droit », a déclaré Benjamin Zawacki, chercheur sur le Myanmar à Amnesty International.

Les mesures répressives les plus récentes ont été déployées en amont de la réunion, devant se tenir le 25 novembre, du groupe central tripartite de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), établi en mai 2008 et chargé d’assurer le suivi, la coordination et l’acheminement de l’aide humanitaire internationale dans les zones touchées par le cyclone Nargis. Il est composé de représentants de haut niveau de l’ANASE, du gouvernement du Myanmar et des Nations unies.

« Plus de dix-huit mois après le sinistre, les rescapés continuent à avoir cruellement besoin de l’aide de la communauté internationale », a ajouté Benjamin Zawacki.

Selon les agences internationales, des fonds supplémentaires sont requis afin de fournir de nouveaux logements, abris cycloniques, programmes visant à assurer des moyens de subsistance durable, systèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau, locaux scolaires et services de santé à des centaines de milliers de personnes au Myanmar.

Le coût du projet sur trois ans du groupe central tripartite pour le redressement consécutif au cyclone est estimé à près de 462 millions d’euros, mais seuls 83 millions d’euros ont été recueillis.

« Les dirigeants se réunissant à Bangkok doivent faire en sorte que l’aide requise soit rendue disponible et acheminée à ceux qui en ont besoin, a conclu Benjamin Zawacki. La communauté internationale doit augmenter ses dons et exiger que la distribution de l’aide se fasse dans la transparence et sans discriminations, et que les personnes effectuant ces opérations soient soumises à l’obligation de rendre des comptes. »

Complément d’information

Sept des personnes arrêtées fin octobre sont membres du programme local Lin Let Kye [Étoile brillante], créé en mai 2008 et dédié à l’aide humanitaire et à l’action en faveur du progrès social.

Il s’agit de : Ka Gyi, Zaw Gyi, Lai Ron, Shwe Moe, Aung Myat Kyaw Thu, Paing Soe Oo et Thant Zin Soe, également rédacteur en chef du Foreign Affairs Weekly.

Trois autres personnes ayant fait des dons à des initiatives humanitaires, Thet Ko, Myint Thein et Min Min, ont également été arrêtées.

Le cyclone Nargis a frappé le Myanmar les 2 et 3 mai 2008 ; le nombre de morts et de personnes portés disparues s’élève à 140 000.

En octobre, les États-Unis se sont engagés à verser 10 millions de dollars américains (soit près de 6,8 millions d’euros) à diverses ONG internationales afin de financer des programmes de redressement en rapport avec le sinistre, tandis que l’Union européenne a promis 35 millions d’euros au Fonds d’affectation spéciale pour les modes de vie et la sécurité alimentaire, qui œuvre à améliorer la situation dans ces domaines au Myanmar. Le montant des promesses de dons au titre de l’appel d’urgence de 2008 pour le Myanmar s’élève à près de 218 millions d’euros, sur les quelque 318 millions d’euros requis.

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