Communiqué de presse

« N’oubliez pas Nabeel Rajab » – N’oubliez pas les droits fondamentaux des Bahreïnites

Les autorités de Bahreïn doivent respecter la liberté d’expression et de réunion lors d’une semaine d’actions organisées pour protester contre l’incarcération du défenseur des droits humains Nabeel Rajab, a déclaré Amnesty International.

Nabeel Rajab a été emprisonné en août 2012 pour trois ans, après avoir participé et appelé à participer à des « rassemblements illégaux ». Sa peine a été réduite à deux ans en décembre. Amnesty International l’a adopté comme prisonnier d’opinion.

Les organisateurs de la campagne « N’oubliez pas Nabeel Rajab » ont demandé l’autorisation de manifester le 23 mars, mais leur requête a été rejetée catégoriquement par les autorités. Bien qu’ils craignent un recours excessif à la force de la part des forces de sécurité pour disperser le rassemblement, les organisateurs prévoient de le maintenir.

« Le gouvernement de Bahreïn a démontré à maintes reprises son mépris envers les droits élémentaires de l’être humain. Nabeel Rajab est injustement emprisonné, et les autorités cherchent maintenant à faire taire sa famille et ceux qui le soutiennent", a indiqué Hassiba Hadj Sarahoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

« Elles ne peuvent se servir du prétexte que les manifestations n’ont pas reçu leur aval pour les réprimer. »

Cette dernière interdiction s’inscrit dans le cadre d’une pratique plus générale de maintien de l’ordre agressif lors des manifestations, qui se traduit par des homicides illégaux et des détentions arbitraires.

En février, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient plus de liberté, faisant deux morts : Hussein Ahmad al Jazairi, 16 ans, a été abattu à bout portant lors d’une manifestation près du village de Daih et Mahmoud Issa Mohammed, 20 ans, a été frappé à la tête par une grenade lacrymogène lors de protestations dans le village de Nabeh Saleh.

De violents affrontements ont éclaté au mois de mars entre les forces de sécurité et les manifestants un peu partout à Bahreïn, faisant des blessés dans les deux camps.

« Les autorités devraient en tirer les leçons. Le recours à la force excessive n’empêchera pas les citoyens de s’exprimer, pas plus que la bureaucratie – par exemple le fait d’imposer une loi qui oblige à obtenir la permission pour tout rassemblement public. »

Des organisateurs de rassemblements ont expliqué à Amnesty International qu’ils déposent leurs demandes à l’avance auprès du responsable de la sécurité publique – demandes systématiquement rejetées, notamment au motif que les manifestations vont gêner la circulation.

« Les autorités bahreïnites ne doivent pas brandir des interdictions, mais proposer des solutions. Lors de la manifestation prévue le 23 mars, les forces de sécurité ne doivent pas recourir à une force excessive ni procéder à des arrestations arbitraires », a déclaré Hassiba Hadj Sarahoui.

Amnesty International appelle une nouvelle fois les autorités bahreïnites à libérer immédiatement Nabeel Rajab, ainsi que tous les autres prisonniers d’opinion

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