NÉPAL - Le déploiement d’une présence internationale est positif mais ne suffit pas L’opération des Nations unies sur le terrain en faveur des droits humains constitue une avancée. La Commission des droits de l’homme doit toujours réagir à la poursuite des violences et de l’état d’urgence.

Index AI : IOR 41/036/2005

Mardi 12 avril 2005

Amnesty International, Human Rights Watch et la Commission internationale des juristes se sont félicitées, ce mardi 12 avril, de la signature d’un mémorandum d’accord entre le gouvernement népalais et le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, stipulant le déploiement d’une présence internationale de défense des droits humains au Népal.

L’accord demande la création de bureaux des Nations unies à Katmandou, et, ce qui est important, dans des centres régionaux, pour contribuer à établir les responsabilités pour les atteintes aux droits humains et empêcher d’autres violations de ces droits, tant par les forces gouvernementales que les rebelles maoïstes, englués dans une guerre civile depuis 1996.

Les organisations ont déclaré qu’il fallait pleinement et promptement mettre en œuvre l’accord, afin d’empêcher le déferlement des violences commises par les forces de sécurité et les maoïstes.

Les trois organisations ont souligné que les observateurs des Nations unies doivent bénéficier d’une liberté de mouvement totale dans toutes les régions du Népal, non seulement pour surveiller la situation, mais aussi pour enquêter sur des allégations de toute partie, et produire des rapports sur celles-ci.

« La création d’un Haut-commissariat aux droits de l’homme indépendant au Népal constitue une avancée importante pour la protection des droits humains dans le pays », a déclaré Brad Adams, directeur Asie à Human Rights Watch. « L’opération des Nations unies en faveur des droits humains observera la situation, et prendra des mesures en cas de violences commises tant par les forces de sécurité gouvernementales que par les maoïstes. Bien que l’accord soit clair, la communauté internationale doit rester vigilante, afin que cet accord soit pleinement et efficacement mis en œuvre. »

Les organisations ont souligné les difficultés que rencontreront les Nations unies, en particulier après la prise de pouvoir par le roi, ce 1er février.

 ?« Dans tout le Népal - en particulier en zone rurale - les civils ont souffert de graves atteintes aux droits humains, de la terreur et de violences, depuis maintenant de nombreuses années », a déclaré Purna Sen, directrice du programme Asie et Pacifique à Amnesty International. « Ces violences n’ont fait qu’augmenter depuis la prise du pouvoir par le roi, la suspension des droits fondamentaux et la répression de la société civile. La création d’une opération efficace de défense des droits humains par les Nations unies peut contribuer à fournir la protection dont les populations civiles ont si désespérément besoin. »

Le 5 avril, les maoïstes ont publiquement demandé une présence internationale, et se sont engagés à coopérer avec une opération de ce type.

« Nous disposons désormais d’un engagement clair des maoïstes et du gouvernement népalais, qui doit se traduire par une coopération réelle et durable des deux côtés », a déclaré Nicholas Howen, secrétaire général de la Commission internationale des juristes. « Les maoïstes se sont rendus responsables d’actes de cruauté contre des civils. Il s’agit là de la première occasion de voir s’ils tiendront leur promesse de se comporter conformément aux normes internationales. »

La société civile népalaise dynamique continuera à jouer un rôle essentiel dans la promotion et la protection des droits humains et l’information sur les violences ; l’opération des Nations unies doit absolument lui fournir l’aide et la protection nécessaires pour cela.

Selon les organisations, si l’accord avec les Nations unies constitue un mécanisme important pour répondre à la gravité de la situation des droits humains au Népal, il importe également que la communauté internationale reconnaisse ouvertement la gravité de cette situation et se montre déterminée à résoudre ce problème. La Commission des droits de l’homme doit reconnaître dans une résolution les atteintes graves et systématiques aux droits humains commises depuis des années par les deux parties, et définir clairement les mesures que celles-ci doivent prendre pour protéger les droits humains. La Commission des droits de l’homme doit aussi nommer un Expert indépendant pour conseiller l’opération des Nations unies, le gouvernement népalais, la société civile népalaise et d’autres, tout en représentant les droits humains au Népal sur la scène internationale.

« L’un des rôles principaux de la Commission consiste à définir les modalités du changement que devront suivre le gouvernement, les maoïstes et cette nouvelle opération des Nations unies en faveur des droits humains », a déclaré Nicholas Howen.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
Clare Castillejo, Amnesty International (AI) : +44 20 7413 5650,
Brad Adams, Human Rights Watch (HRW) : + 44 796 0844996,
Susan Appleyard, Commission internationale des juristes (ICJ) : +41 22 979 3809

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