NÉPAL : Les arrestations massives de manifestants pacifiques sont inacceptables

Index AI : ASA 31/028/2003
ÉFAI

Vendredi 5 septembre 2003

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a condamné les arrestations qui ont eu lieu jeudi 4
septembre 2003 : des centaines de dirigeants de partis politiques, de
membres de partis et d’étudiants ont été interpellés alors qu’ils se
rendaient à un rassemblement de protestation à Katmandou.

« Ces arrestations visant des manifestants pacifiques bafouent le droit à la
liberté de se réunir pacifiquement, inscrit dans la Constitution népalaise
et dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
(PIDCP) auquel le Népal est partie », a déclaré Amnesty International.

Selon certaines informations, les membres de partis politiques et les
étudiants ont été placés en détention en différents lieux, dont l’École de
police de Maharajgunj et le Club de la police de Mahendra à Katmandou, deux
lieux de détention non officiels.

« Après de nouvelles interpellations survenues ce vendredi 5 septembre 2003,
plus de 1 000 personnes au total auraient été placées en détention. En dépit
d’une déclaration du ministère des Affaires intérieures faisant savoir que
la plupart seraient relâchées après enquête, ces arrestations sont
contraires à l’esprit de la Constitution, a poursuivi Amnesty International.
Nous demandons instamment que toutes les personnes maintenues en détention
soient libérées immédiatement et sans condition. »

À la suite de la rupture des pourparlers de paix entre le gouvernement et le
Parti communiste népalais (PCN) maoïste, le 27 août, le gouvernement a
interdit les rassemblements publics de plus de cinq personnes pendant trois
semaines à Katmandou, faisant valoir que cette mesure était destinée à
assurer le maintien de l’ordre public.

Complément d’information

Cinq partis politiques - le Parti du Congrès népalais, le Parti communiste
népalais (Union marxiste-léniniste), le Parti des travailleurs et paysans,
le Peoples’ Front Nepal (PFN) et le Nepal Sadbhawana Party (NSP) - ont lancé
en mai 2003 une campagne en faveur du rétablissement du Parlement et du
retour à la démocratie. Ils ont organisé plusieurs manifestations pacifiques
au cours des derniers mois, afin de promouvoir leur campagne.

En octobre 2002, le roi Gyanendra a démis de ses fonctions le Premier
ministre Sher Bahadur Deuba, en raison d’un désaccord sur le calendrier des
élections générales, a révoqué le gouvernement et s’est emparé du pouvoir
exécutif. Le 11 octobre, le roi a nommé Lokendra Bahadur Chand - ancien
Premier ministre sous le régime des panchayat (assemblées) et membre du
Rashtriya Prajatantra Party (RPP, Parti démocratique national) - Premier
ministre à la tête d’un gouvernement provisoire. Les protestations des
partis politiques ont amené le Premier ministre Chand à démissionner en mai
 ; il a été remplacé par Surya Bahadur Thapa, également membre du RPP.

Depuis la fin du cessez-le-feu, au moins 50 personnes, dont des civils,
auraient trouvé la mort dans le cadre des affrontements entre le
gouvernement et le PCN maoïste. Au cours des derniers jours, les membres du
PCN maoïste auraient tué quatre civils dans le centre et l’est du Népal,
bafouant ainsi le droit international humanitaire. Amnesty International
condamne les atteintes aux droits humains commises par les deux parties au
conflit. L’organisation de défense des droits humains demande aux deux camps
de se mettre d’accord sur la mise en place d’un mécanisme indépendant de
surveillance des droits fondamentaux.

Pour en savoir plus, veuillez consulter le document suivant :
http://web.amnesty.org/library/index/fraasa310272003

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