NÉPAL - Toujours des restrictions à la liberté de déplacement

Index AI : ASA 31/039/2005

Vendredi 22 avril 2005

Ce 22 avril 2005, Amnesty International a fait part aux autorités népalaises de sa préoccupation quant aux sévères restrictions qu’elles imposeraient à la liberté de déplacement de la population.

« Les forces de sécurité ont empêché aujourd’hui un ancien juge de la Cour suprême, le président du Barreau et un autre juriste renommé de prendre l’avion pour Delhi où ils devaient participer à une conférence sur la crise constitutionnelle au Népal. C’est un signe inquiétant de l’absence de volonté politique du gouvernement de respecter les engagements qu’il a pris récemment devant la communauté internationale », a déclaré Purna Sen, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Ces faits interviennent seulement deux jours après que la Commission des droits de l’homme des Nations unies a adopté une résolution sur le Népal qui demande aux autorités de « rétablir immédiatement toutes les libertés civiles et politiques, de mettre fin à l’état d’urgence, aux arrestations arbitraires et à la censure, de rétablir la liberté d’expression et la liberté de la presse ainsi que la liberté d’association, de libérer immédiatement tous les dirigeants politiques, les militants, les défenseurs des droits humains, les journalistes et toutes les autres personnes arrêtées arbitrairement, d’autoriser tous les citoyens à entrer et à sortir librement du pays et de respecter toutes les obligations nationales et internationales du Népal, ainsi que les 25 points de l’engagement qu’il a pris librement le 26 mars 2004. » [traduction non officielle]
Amnesty International estime cependant que la libération aujourd’hui de 60 prisonniers d’opinion par le gouvernement népalais constitue une évolution positive et prometteuse.

Contexte

Depuis le 1er février 2005, date à laquelle le roi Gyanendra a pris le pouvoir et décrété l’état d’urgence, la situation des droits humains se dégrade. Les droits fondamentaux sont suspendus, les arrestations en nombre continuent et la presse est soumise à une censure sévère. Les combats entre les forces de sécurité et les rebelles maoïstes se sont intensifiés et on a noté l’apparition de violences provoquées par des milices.

Depuis le 1er février, sans doute pour tenter de s’opposer à la surveillance et à la diffusion d’informations relatives à la situation des droits humains, les autorités ont empêché plusieurs défenseurs des droits humains de quitter Katmandou. Leurs noms figureraient sur une liste de personnes qui n’auraient pas le droit de quitter le pays qui aurait été établi par les forces de sécurité.

Soumis à une forte pression de la communauté internationale au sein de la Commission des droits de l’homme, le gouvernement népalais a signé le 11 avril 2005 un protocole avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme qui prévoit le déploiement d’observateurs internationaux chargés de suivre la situation des droits humains au Népal. Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont appelé au déploiement rapide et complet de ces observateurs et demandé qu’ils aient entière liberté de mouvement.

Depuis des années, le Népal a pris de nombreux engagements concernant les droits humains, sans toutefois les appliquer. Un engagement en 25 points pris dans le cadre de la Commission des droits de l’homme en mars 2004 reste inappliqué pour l’essentiel. Mais avec l’adoption récente du protocole et de la résolution de la Commission des droits de l’homme, le gouvernement népalais et les maoïstes ont pris des engagements clairs qui doivent se traduire par une coopération réelle et soutenue des deux parties.

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