Nicaragua : Un rapport d’experts affirme que le gouvernement a perpétré des crimes contre l’humanité

Le Groupe interdisciplinaire d’experts indépendants (GIEI-Nicaragua) a publié le 21 décembre un document intitulé Rapport sur les actes de violence commis entre le 18 avril et le 30 mai 2018 au Nicaragua.

« Le rapport accablant du Groupe interdisciplinaire d’experts indépendants révèle que le gouvernement du président Daniel Ortega a commis des crimes contre l’humanité dans le contexte de la crise qui a démarré en avril dernier. Ce rapport est le fruit d’une enquête détaillée sur les crimes relevant du droit international et les violations des droits humains imputables à des agents de l’État sous le commandement du président Daniel Ortega, qui a mis les institutions publiques et les groupes armés progouvernementaux au service d’un appareil d’État répressif, avec l’intention de tuer et de persécuter ceux qui s’opposent à leur politique, a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

«  Un rapport de cette nature doit donner lieu à une enquête officielle, impartiale et exhaustive. À cette fin, le rôle de la communauté internationale est crucial pour empêcher que les crimes ne demeurent impunis. Amnesty International rappelle à tous les États qu’ils peuvent exercer leur compétence universelle vis-à-vis de ces crimes contre l’humanité. »

Complément d’information

Comme dans les rapports publiés par Amnesty International, l’enquête du GIEI-Nicaragua montre que les événements violents au Nicaragua s’inscrivent dans une stratégie d’État répressive délibérément meurtrière. Elle établit que la plupart des homicides commis, durant la période étudiée, étaient dus à l’usage d’armes à feu, avec l’intention de causer des pertes en vies humaines, par des agents de l’État ou des personnes agissant en collusion avec eux. Le rapport du GIEI-Nicaragua établit également que les autorités nicaraguayennes se sont servis de la plus grande partie de l’appareil d’État, y compris la police nationale, le bureau du procureur et le système judiciaire, ainsi que des groupes armés progouvernementaux, afin de tuer, d’emprisonner, de maltraiter, de torturer et de persécuter les opposants avérés ou présumés à leur politique.

Le gouvernement nicaraguayen a annoncé la suspension provisoire de la présence et des missions de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) et de son Mécanisme spécial de suivi pour le Nicaragua (MESENI), ainsi que la fin du mandat du GIEI avant la présentation de son rapport final.

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