Nigeria : Les autorités doivent faire respecter les droits humains pendant et après les élections

Les autorités nigérianes doivent protéger les citoyens contre les violences et veiller au respect total de la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association avant, pendant et après les prochaines élections générales qui auront lieu les 16 février et 2 mars 2019, a déclaré Amnesty International.

Des épisodes de violences ont été signalés lors de rassemblements dans le cadre de la campagne électorale dans plusieurs États nigérians ces derniers mois, notamment la mort de quatre personnes dans l’État de Kano lors d’affrontements entre les sympathisants de partis rivaux en décembre 2018.

« Les violences en marge des élections dans des États comme Kano, Kwara, Kogi, Rivers, Taraba et Bayelsa sont très inquiétantes et, si rien n’est fait pour y remédier de toute urgence, les droits humains ne seront pas respectés tout au long de la période électorale, a déclaré Osai Ojigho, directrice d’Amnesty International Nigeria.

« Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles des fidèles de certains responsables politiques s’en prennent violemment à leurs opposants, réels ou présumés. Les autorités doivent barrer la route à toute impunité éventuelle en veillant à ce que de tels agissements fassent l’objet d’enquêtes et à ce que les auteurs présumés soient traduits en justice. »

« Les autorités doivent barrer la route à toute impunité éventuelle en veillant à ce que de tels agissements fassent l’objet d’enquêtes et à ce que les auteurs présumés soient traduits en justice. »

 
Par ailleurs, une personne a été tuée et de nombreuses blessées dans le cadre d’autres violences pré-électorales, lorsqu’un rassemblement du Congrès des progressistes (APC) à Sagbama, dans l’État de Bayelsa, a dégénéré le 3 février.

Le mois dernier, un couvre-feu de 12 heures a été imposé à Wukari, dans l’État de Taraba, à la suite de violents affrontements entre des partisans de l’APC et du Parti démocratique du peuple (PDP), les deux principaux partis du pays.

« Les autorités doivent mettre en place des mesures afin de garantir que les responsables politiques et leurs partisans ne piétinent pas les droits humains. Elles doivent faire clairement savoir que la tolérance zéro s’applique pour les violations des droits humains et que toute personne soupçonnée d’en être responsable sera traduite en justice », a déclaré Osai Ojigho.

Récemment, une vidéo a circulé sur laquelle on peut voir un responsable du Parti démocratique du peuple à Kaduna demander à ses partisans d’attaquer toute personne ayant voté pour un autre parti politique dans une zone explosive du sud de cet État.

« Les autorités doivent pleinement enquêter sur toutes les allégations d’incitation à la violence et les atteintes aux droits humains avant, pendant et après les élections, et veiller à ce que les auteurs présumés soient déférés à la justice, a déclaré Osai Ojigho.

« Les partis politiques et les candidats doivent condamner publiquement les promotions de la haine ou les incitations à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence.

« Les autorités doivent aussi veiller à ce que les organisations de la société civile et les agences nationales et internationales chargées de surveiller les élections puissent le faire en toute sécurité. »

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