« Les autorités nigérianes doivent veiller à ce que les organes de sécurité respectent et facilitent l’exercice du droit de manifester pacifiquement, qui est garanti à la fois par la Constitution du Nigeria et par les traités relatifs aux droits humains auxquels le Nigeria est partie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Les responsables gouvernementaux doivent en outre éviter d’émettre des propos visant à diaboliser les manifestant·e·s et à museler la dissidence pacifique, a déclaré Isa Sanusi, directeur d’Amnesty International Nigeria
« Les autorités ne doivent pas se servir des manifestations nationales annoncées comme prétexte pour réprimer les droits fondamentaux, notamment les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Les personnes doivent pouvoir exercer librement leur droit de manifester pacifiquement. L’arrestation d’au moins trois personnes accusées d’avoir soutenu les manifestations sur les réseaux sociaux la semaine dernière témoigne de l’intolérance des autorités à l’égard de la dissidence pacifique.
« Elles doivent montrer leur volonté de respecter les obligations constitutionnelles et internationales du pays en matière de droits humains »
« La hausse des prix de l’alimentation aggrave encore la pauvreté de millions de personnes au Nigeria, et un nombre incalculable de familles ont de plus en plus de difficultés à assumer le coût des soins de santé et de l’éducation. Les autorités doivent commencer à se pencher sérieusement sur les problèmes à l’origine des manifestations, au lieu de durcir la répression et d’étouffer la contestation pacifique.
« Elles doivent montrer leur volonté de respecter les obligations constitutionnelles et internationales du pays en matière de droits humains en permettant à toute personne d’exercer librement ses droits fondamentaux, y compris ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. »
Complément d’information
Le Nigeria connaît actuellement une crise économique qui le paralyse, avec des taux d’inflation atteignant 36 % sur l’alimentation. La fin des subventions sur le carburant en mai 2023 a plongé de nombreuses personnes dans la pauvreté, tandis que des représentant·e·s des autorités ont été accusés de corruption.
Depuis le 20 juillet, beaucoup de gens ont utilisé les plateformes de réseaux sociaux pour organiser des manifestations pacifiques à travers le pays entre le 1er et le 10 août. Les autorités nigérianes ont, à plusieurs reprises, qualifié les manifestations de tentatives visant à déclencher délibérément des violences.