Nigeria. La classe politique doit mettre un terme au chaos entourant les élections

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AILRC-FR

1er avril 2011

Les candidats politiques nigérians doivent modérer leurs partisans afin de mettre un terme aux violences incessantes à la veille des élections générales, a déclaré Amnesty International vendredi 1er avril.

« Les mots ne suffisent pas. Les hommes politiques doivent faire la preuve qu’ils veulent réellement mettre un terme aux affrontements entre leurs partisans » , a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint pour l’Afrique à Amnesty International.


« La violence provoque d’immenses dégâts au pays et aux institutions. Les hommes politiques doivent dès à présent assumer la responsabilité de leurs actions et modérer leurs partisans avant que les élections ne sombrent dans le chaos. »

« Des informations ne cessent de nous parvenir faisant état d’actes de violence perpétrés à l’instigation d’hommes politiques, candidats ou déjà en poste, malgré leurs dénégations. »

Au cours des deux dernières semaines, au moins 20 personnes sont mortes au cours d’affrontements et d’attaques à caractère politique dans tout le pays. De nombreuses autres ont été blessées et des dizaines de voitures et de bâtiments ont été incendiés.

Lors de l’un des pires épisodes de violence jusqu’ici, des affrontements armés et des émeutes fomentées par des membres et sympathisants de partis politiques rivaux ont fait au moins six morts le 22 mars dans l’État d’Akwa Ibom, dans le sud du pays ; le siège de campagne pour la présidentielle du parti au pouvoir, le Parti démocratique du peuple (PDP), a été incendié à Uyo, la capitale de l’État.

Le gouvernement aurait donné l’ordre de « tirer à vue », ce qui est contraire au droit nigérian.

La police de l’État d’Akwa Ibom a procédé à des arrestations en masse, interpellant même des passants, selon des associations locales de défense des droits humains. Un dirigeant de l’opposition a été inculpé de trahison, une accusation passible de la peine de mort.

« Tout ordre de « tirer à vue » est une violation de la constitution du Nigeria et des obligations internationales du pays en matière de droits humains », a déclaré Tawanda Hondora.

« L’appel aux forces de sécurité pour qu’elles aient recours à ce niveau de force est un signe profondément troublant, la situation s’est aggravée du fait de la conduite irresponsable des partis politiques », a ajouté Tawanda Hondora.

D’autres affrontements violents ont eu lieu dans tout le pays, notamment dans l’État d’Ekiti, dans le sud-ouest du pays, dans les États de Jigawa et Bauchi, dans le nord ainsi que dans l’État de Bayelsa, sur la côte sud.

À Ogoniland, dans l’État méridional de Rivers, des dizaines de partisans et de membres de l’opposition ont été arrêtés et inculpés de vol à main armée et enlèvement.

Amnesty International demande instamment au gouvernement fédéral d’ouvrir, dès la fin des élections, une enquête judiciaire indépendante, impartiale et approfondie sur les atteintes aux droits humains perpétrées au cours de la période électorale et de poursuivre en justice les auteurs présumés de violences.

Des élections législatives, présidentielle et au niveau des États doivent se dérouler au Nigeria entre le 2 et le 16 avril

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