communiqué de presse

La Nouvelle-Zélande rejette les recommandations internationales relatives à la lutte contre les inégalités

La Nouvelle-Zélande doit revoir sa décision, a déclaré Amnesty International, après le rejet par le pays de recommandations clés en matière de droits humains devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

L’organisation de défense des droits humains a formulé cet appel à la suite de l’adoption officielle du rapport sur la situation du pays en matière de droits humains, en Suisse, jeudi 19 juin dans la soirée.

« Nous saluons la participation du gouvernement néo-zélandais au processus d’Examen périodique universel (EPU), mais nous sommes très préoccupés par sa décision de rejeter des recommandations essentielles visant à combattre les inégalités sociales  », a déclaré Amanda Brydon, responsable du travail de plaidoyer chez Amnesty International Nouvelle-Zélande.

« La Nouvelle-Zélande n’a malheureusement pas montré au monde et à son propre peuple que le gouvernement était disposé à combler les lacunes en matière de protection des droits humains dans notre pays. »

Sur l’ensemble des recommandations formulées par les États lors du processus d’examen de la Nouvelle-Zélande en janvier, le gouvernement en a accepté 121 et rejeté 34.

Un grand nombre des 34 recommandations rejetées prodiguaient des conseils visant à renforcer la protection juridique des droits économiques, sociaux et culturels au niveau national, pour aider à trouver de véritables solutions face aux résultats médiocres de la Nouvelle-Zélande dans certains domaines, dont la pauvreté infantile.

Elle affiche l’un des taux les plus élevés de pauvreté infantile relative parmi les pays développés. Il n’est pas rare que des enfants n’aient pas trois repas par jour, souffrent de maladies caractéristiques des pays en développement, soient mal logés, soient en échec scolaire et se sentent marginalisés au sein de leur communauté.

« Le gouvernement ne fait pas tout son possible pour résoudre ce problème, alors qu’il s’était engagé à le faire. En acceptant certaines recommandations et en en rejetant d’autres, il ne traite que symboliquement la question », a déclaré Amanda Brydon.

« Nous allons surveiller attentivement l’action du gouvernement et nous l’appellerons à poursuivre le processus de consultation sur la Constitution ainsi qu’à prendre des mesures concrètes pour s’employer véritablement à résoudre ce problème en adoptant une approche axée sur les droits humains afin de veiller au bien-être de nos enfants et de notre population en général.  »

Alors que les Néo-Zélandais fêtent ce vendredi 20 juin la Journée mondiale des réfugiés, le fait que les autorités néo-zélandaises refusent de protéger les personnes les plus vulnérables en rejetant officiellement la recommandation invitant le pays à ne pas transférer les demandeurs d’asile vers des centres de détention situés dans des pays tiers est également un grave motif de préoccupation.

«  Amnesty International a à plusieurs reprises épinglé le système déplorable de détention extraterritoriale, par exemple sur l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où les demandeurs d’asile sont retenus dans des conditions cruelles et dégradantes. Le simple fait que le gouvernement néo-zélandais envisage cette option est une honte  », a déclaré Amanda Brydon.

« Le rejet par le gouvernement de ces recommandations importantes met véritablement en cause le rôle de chef de file assumé par la Nouvelle-Zélande en matière de protection des droits humains. »

« Alors que la Nouvelle-Zélande brigue un siège au Conseil de sécurité des Nations unies, le processus d’EPU était l’occasion pour le pays d’afficher son engagement à faire de la protection des droits humains le pivot de son action. »

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