L’objection de conscience n’est pas un crime

Le gouvernement sud-coréen doit tenir compte de la décision de grande importance rendue par une cour d’appel, et cesser de réprimer pénalement les objecteurs de conscience, a déclaré Amnesty International le 18 octobre.

Les juges de la cour d’appel de Gwangju, dans le sud-ouest de la Corée du Sud, ont annulé les verdicts de culpabilité rendus contre deux objecteurs de conscience, Cho Rak-hoon et Kim Hyung-geun. C’est la première fois qu’une cour d’appel infirme un verdict de culpabilité dans une affaire concernant des objecteurs de conscience.

« La cour d’appel a fait clairement savoir que l’objection de conscience n’est pas un crime. Le gouvernement doit aligner sa politique sur cette décision de justice, et cesser de sanctionner les jeunes hommes qui refusent d’accomplir le service militaire pour des raisons de conscience, a déclaré Hiroka Shoji, spécialiste de l’Asie de l’Est à Amnesty International.

« La Corée du Sud aurait dû instaurer depuis longtemps déjà un service de remplacement pour le service militaire qui respecte les libertés de pensée, d’opinion et de religion. »

Les deux jeunes hommes ont été condamnés en première instance, en juin 2015 et mai 2016 respectivement, à 18 mois d’emprisonnement pour avoir refusé d’accomplir le service militaire. La cour d’appel a également rejeté la demande du parquet visant à condamner un troisième objecteur de conscience, Kim Hye-min, qui avait été déclaré non coupable l’issue de son procès en première instance, en mai 2015.

La Corée du Sud emprisonne plus de personnes pour objection de conscience au service militaire que tous les autres pays du monde réunis. Au moins 399 hommes, âgés pour la plupart de 20 à 24 ans, y sont actuellement incarcérés à ce titre. Le gouvernement continue de s’abstenir de respecter les normes internationales en refusant de mettre en place un véritable service civil de remplacement.

La Cour constitutionnelle sud-coréenne doit prochainement se prononcer sur la question de savoir si les dispositions législatives qui répriment pénalement l’objection de conscience sont contraires ou non à la Constitution du pays.

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