ONU — En Iran, plus de 300 exécutions secrètes en 2010

Selon un rapport de l’ONU téléchargeable ICI qui sera présenté mercredi à l’Assemblée générale des Nations unies, plus de 300 exécutions secrètes ont été perpétrées l’an dernier en Iran, pays qui exécute déjà officiellement chaque année des centaines de condamnés.
Ces exécutions, dans la prison de Vakilabad à Machad (nord-est), ont été perpétrées "en violation de la loi iranienne", sans la présence des avocats et des membres de la famille des suppliciés, indique le rapport rédigé par Ahmed Shaheed, nouveau rapporteur de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran.

Depuis le début de l’année, au moins 146 exécutions secrètes auraient été commises en Iran, selon le rapporteur, qui cite des témoignages et des organisations de défense des droits de l’homme. Au moins 83 personnes, dont trois prisonniers politiques, ont été officiellement exécutées pour le seul mois de janvier 2011. Le document, qui sera présenté mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU, évoque des violations des droits de l’homme "systématiques" dans le pays et"l’augmentation dramatique du nombre des exécutions".

Au moins une personne a été exécutée en 2011 pour apostasie tandis que plus de 100 exécutions officiellement annoncées étaient liées à des crimes en rapport avec le trafic de drogue. Parmi les personnes condamnées à mort, plus de 100 ont moins de 18 ans, en dépit du fait que l’exécution de mineurs soit interdite par des conventions internationales auxquelles adhère l’Iran, selon le rapporteur.

Les anciens leaders de l’opposition toujours emprisonnés

Selon ce rapport publié dans un premier temps par la revue Foreign Policy, lundi 17 octobre, des centaines de militants, de journalistes, d’étudiants, de metteurs en scène, d’artistes, d’avocats ont été emprisonnés par le régime du président Mahmoud Ahmadinejad depuis sa réélection en 2009.

M. Shaheed souligne encore avoir reçu une lettre en date du 19 septembre de l’ambassadeur d’Iran à l’ONU à Genève exprimant sa "volonté d’échanger des opinions et de discuter de sa méthodologie". Le rapporteur de l’ONU a demandé le même jour à visiter l’Iran et affirme attendre la réponse.

Le rapport de 21 pages évoque de nombreux cas particuliers, dont ceux de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, dirigeants de l’opposition qui s’étaient présentés contre M. Ahmadinejad en 2009 et ont été assignés à résidence depuis février.

M. Karoubi n’a été autorisé à se rendre à l’extérieur qu’une seule fois pendant dix minutes sur une période de 186 jours. Il est confiné depuis ces derniers mois dans un bureau de deux pièces occupées par des agents de la sécurité et des psychiatres, qui essayent de le forcer à faire des aveux télévisés, selon les témoignages rapportés dans le document.

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