Opération Condor. L’extradition du colonel Cordero témoigne de l’importance de la justice internationale

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI-
7 août 2009

La décision de la Cour suprême du Brésil d’extrader vers l’Argentine le colonel uruguayen Luis Cordero Piacentini offre une occasion majeure de lever le voile sur les crimes commis dans le cadre de l’opération Condor, a déclaré Amnesty International ce vendredi 7 août.

Le colonel Cordero est accusé de la disparition de citoyens uruguayens et argentins, crimes perpétrés dans le contexte du plan Condor.

« En décidant de livrer le colonel Cordero à l’Argentine, la Cour suprême du Brésil montre que la justice internationale fonctionne, a déclaré Hugo Relva, juriste à Amnesty International. Elle envoie aussi le message fort qu’aucun pays ne doit offrir un refuge à des criminels.

« Il faut maintenant que le Brésil enquête sur les centaines de cas de violations des droits humains commises sous son propre régime militaire, a poursuivi Hugo Relva, et fasse en sorte que justice soit rendue dans ces affaires. Ceci passe en tout premier lieu par l’abrogation de la loi d’amnistie, un texte anachronique. »

La décision de la Cour suprême du Brésil fait suite à la demande d’extradition présentée en mars 2005 par la justice fédérale argentine, qui enquête sur les crimes commis dans l’ancien centre de détention clandestin connu sous le nom d’Automotores Orletti, à Buenos Aires. La justice uruguayenne, qui soupçonne Manuel Cordero d’être impliqué dans la disparition forcée, dans le cadre de l’opération Condor, de citoyens uruguayens à Buenos Aires, a également demandé que l’ancien colonel lui soit livré.

Amnesty International rappelle également aux États qu’ils ont l’obligation de procéder à l’extradition des personnes soupçonnées d’implication dans des crimes de droit international. L’organisation considère par ailleurs que lorsqu’il existe des raisons fondées empêchant l’extradition – par exemple s’il y a un risque d’application de la peine de mort ou de torture dans l’état demandeur –, tous les États ont l’obligation, en vertu du droit international, de déférer l’affaire à la justice nationale.

Complément d’information

L’opération Condor a été organisée de manière coordonnée dans les années 1970 et 1980 par les régimes militaires argentin, bolivien, brésilien, chilien, paraguayen et uruguayen pour éliminer leurs « opposants ». La mise en œuvre de ce plan a été marquée par des milliers d’exécutions extrajudiciaires, de cas de torture et de disparitions forcées, entre autres violations graves des droits humains.

Dans leur grande majorité, les responsables présumés de ces crimes n’ont toujours pas été identifiés ni traduits devant la justice. Beaucoup continuent de bénéficier des dispositions de lois d’amnistie et d’autres mesures similaires. Dans la plupart des cas, le droit des victimes et de leurs proches de connaître la vérité sur les faits et d’obtenir des réparations complètes n’a pas été respecté.

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