Les autorités des Émirats arabes unis doivent immédiatement libérer Osama al Najjar, militant de 28 ans, a déclaré Amnesty International le lendemain de la date d’expiration de sa peine de prison.
Arrêté le 17 mars 2014, Osama al Najjar a été condamné à trois ans de prison parce qu’il a envoyé des messages sur Twitter au ministre de l’Intérieur pour lui dire son inquiétude quant aux mauvais traitements infligés à son père en prison. Amnesty International considère les deux hommes comme des prisonniers d’opinion.
« La décision du gouvernement des Émirats arabes unis de maintenir Osama al Najjar derrière les barreaux alors qu’il a purgé la totalité de sa peine est indéfendable. C’est une attaque injustifiée contre la liberté d’expression, a déclaré Samah Hadid, directrice adjointe des campagnes du bureau régional d’Amnesty International, à Beyrouth.
« Osama al Najjar est injustement incarcéré depuis trois ans, simplement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, notamment en se mobilisant pour son père. Depuis trois ans, les autorités émiriennes ont eu amplement le temps d’enquêter sur d’éventuelles accusations portées à son encontre. La manœuvre visant à prolonger son incarcération constitue une détention arbitraire. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit être libéré immédiatement et sans condition. »
À la suite de son arrestation, Osama al Najjar n’a pas pu consulter d’avocat pendant plus de six mois. Il a été détenu à l’isolement dans un centre de détention tenu secret pendant quatre jours après son arrestation, durant lesquels, selon ses déclarations, il a subi des actes de torture et des mauvais traitements.
« Le gouvernement émirien doit immédiatement ouvrir une enquête indépendante sur les allégations de torture formulées par Osama al Najjar », a déclaré Samah Hadid.
Le père d’Osama al Najjar, Hussain Ali al Najjar al Hammadi, purge une peine de 11 années de prison. Il compte parmi les prisonniers d’opinion condamnés en 2013 à l’issue du procès collectif et inique de 94 détracteurs du gouvernement et citoyens prônant la réforme.
Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International a dénoncé la répression visant la liberté d’expression et la dissidence aux Émirats arabes unis. Les autorités continuent de restreindre de manière arbitraire les droits à la liberté d’expression et d’association, d’arrêter et de poursuivre en justice, aux termes des textes législatifs sur la diffamation et des lois antiterroristes, des opposants et des personnes critiques à l’égard du gouvernement, ainsi que des étrangers. Les disparitions forcées et les procès inéquitables demeurent des pratiques courantes, tout comme les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux détenus.