Ouganda, Il faut libérer l’avocat Eron Kiiza et annuler le jugement rendu par un tribunal militaire

Eron Kiiza, avocat du leader de l’opposition incarcéré Kizza Besigye, a été agressé, arrêté et condamné de façon sommaire à la peine de neuf mois d’emprisonnement prononcée par un tribunal militaire ougandais.

« Il est scandaleux qu’Eron Kiiza se retrouve derrière les barreaux. Le personnel militaire l’a empêché sans fondement d’accéder aux bancs de la défense, puis l’a agressé et arrêté, avant de le traîner devant une cour martiale qui l’a déclaré coupable et l’a condamné sans même lui lire les chefs d’accusation ni entendre ses arguments, a déclaré Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

« Ce simulacre de procédure est une violation directe de la Constitution ougandaise, en particulier après l’arrêt de la Cour constitutionnelle de 2022, qui rend illégaux les procès de civils devant des tribunaux militaires. Les autorités ougandaises doivent cesser de juger des civils devant des tribunaux militaires et de s’en prendre aux avocats simplement parce qu’ils font leur travail, et doivent libérer Eron Kiiza sur-le-champ. »

Complément d’information

Le 7 janvier 2025 à 9 heures du matin, lors d’une audience concernant l’affaire de ses clients, des soldats ont physiquement empêché Eron Kiiza d’entrer dans la partie du tribunal militaire réservée aux avocats des accusés. Il s’est alors mis à crier et à frapper la barricade de la salle d’audience.

Les soldats ont agressé Eron Kiiza lorsqu’ils l’ont expulsé de la salle d’audience, avant de l’arrêter et de le placer sur le banc des accusés aux côtés de ses clients.

À 16 heures, la cour l’a reconnu coupable d’« outrage à la cour » et l’a condamné à neuf mois d’emprisonnement à la prison de Kitalya.

Le 16 novembre 2024, le client d’Eron Kiiza, Kizza Besigye, a été enlevé au Kenya, avant de réapparaître quelques jours plus tard devant un tribunal militaire à Kampala. Il a alors été inculpé, ainsi qu’un autre membre de l’opposition, Haji Obeid Lutale, d’infractions présumées liées à la sécurité et à la détention illégale d’armes à feu.

Amnesty International demande la libération immédiate de Kizza Besigye, car son enlèvement constitue une violation flagrante du droit international relatif aux droits humains et de la procédure d’extradition assortie des protections nécessaires à un procès équitable.

Selon les avocats de la défense, le tribunal militaire a refusé à plus de 30 avocats de représenter Kizza Besigye et Haji Obeid Lutale, et beaucoup ont été harcelés par les membres des services de sécurité alors qu’ils tentaient d’accéder aux salles du tribunal.

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