Ouganda : La répression envers les partisans de la limite d’âge pour les présidents doit cesser

Il faut que les autorités ougandaises arrêtent leurs tentatives absurdes de réduire au silence les personnes opposées à la suppression de la limite d’âge pour les présidents, a déclaré Amnesty International jeudi 21 septembre, alors qu’une motion sur la proposition controversée a été présentée au Parlement.

Plus tôt dans la journée, le maire de Kampala, la capitale, a été arrêté par la police et embarqué dans un pickup stationné devant chez lui. Il était soupçonné de se rendre à une manifestation contre la modification proposée.

Plusieurs députés de l’opposition n’ont pas pu entrer au parlement pour participer aux débats, qui ont été reportés. En outre, les manifestations contre la modification ont été interdites.

« Il est paradoxal et absurde que, au moment même où le projet de loi se trouve devant le Parlement, les autorités empêchent les citoyens d’en débattre, a déclaré Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.

« Il faut que tous les Ougandais soient autorisés à exprimer librement leurs opinions, favorables ou défavorables, sur les questions revêtant une importance nationale. Les mesures prises par les pouvoirs publics dans la situation actuelle reviennent à incriminer la dissidence et sont contraires à la fois au droit ougandais et au droit international. »

Le directeur exécutif de l’Institut des Grands Lacs pour les études stratégiques (GLISS), un groupe de réflexion sur les politiques, a été détenu dans son bureau pratiquement toute la journée du 21 septembre, après s’être opposé ouvertement à la proposition ; les locaux étaient en état de siège depuis la veille, dans le cadre d’une opération de police. ActionAid, une organisation non gouvernementale (ONG) internationale qui lutte contre la pauvreté et les injustices, a aussi subi un raid pour le même motif.

« Ces raids sont purement et simplement des tentatives désespérées de harcèlement et d’intimidation visant des organisations de la société civile, a déclaré Michelle Kagari.

« Il faut que les autorités y mettent fin immédiatement et veillent à ce que tout le matériel saisi soit restitué. »

Le parti au pouvoir souhaite modifier la Constitution de manière à supprimer la limite d’âge, fixée actuellement à 75 ans. De nombreuses personnes considèrent cette démarche comme une manœuvre destinée à permettre au président en exercice Yoweri Museveni, 73 ans, de se maintenir au pouvoir en 2021.

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