Oxfamnesty, plus de 250 jeunes rassemblés contre l’utilisation des enfants soldats

Ce mercredi 12 février, plus de 250 jeunes militants des groupes-écoles d’Amnesty International et des Jeunes-Magasins-Oxfam en Belgique francophone se réuniront au Charleroi Espace Meeting Européen pour une nouvelle édition de la journée Oxfamnesty. Organisée à l’occasion de la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats, cette édition intitulée Face aux guerres : comprendre pour agir sera consacrée au droit international humanitaire dans les situations de conflits.

« L’édition 2025 d’Oxfamnesty mettra nos jeunes militant·es aux prises avec un sujet on ne peut plus – malheureusement – d’actualité. Plusieurs régions du monde sont en effet déchirées par des conflits particulièrement dévastateurs pour les populations civiles, alors même que le droit international humanitaire impose aux parties prenantes de tout mettre en œuvre pour limiter les impacts des combats sur les civils. Au cours de cette journée, les plus de 250 participant·es auront l’occasion de se rassembler autour de cette importante thématique, d’en découvrir les aspects essentiels, d’en discuter et d’en débattre, expliquent les organisateur·rices.

Afin de rendre cette nouvelle édition d’Oxfamnesty la plus riche et la plus fructueuse possible, Amnesty International et Oxfam-Magasins du Monde ont étendu leur collaboration à la Croix-Rouge de Belgique, Wapa International et une experte du Centre de droit international de l’Université libre de Bruxelles (Kheda Djanaralieva). Avec la compagnie de théâtre Ébullition, les organisations proposeront aux militant·es en herbe un programme à la fois complet, stimulant et immersif.

Au cours de cette journée, les participant·es pourront ainsi prendre part à un atelier astucieusement dénommé Rendez-vous en guerre inconnue. Il s’agira d’une mise en situation où les jeunes joueront le rôle d’un acteur clé dans un conflit fictif : armée régulière, groupe armé, civil, humanitaire ou journaliste. Ils et elles seront confronté·es à des dilemmes et, pour y répondre, devront prendre des décisions en interagissant avec les autres parties prenantes au conflit.

Le droit international humanitaire et l’importance qu’il revêt dans des situations de conflits armés seront également abordés par le biais original du théâtre immersif. Deux saynètes seront ainsi proposées par la compagnie Ébullition. Au cours de la première, les comédien·nes présenteront un procès fictif devant la Cour pénale internationale ; s’ensuivra un débat avec Kheda Djanaralieva, chercheuse au Centre de droit international de l’Université libre de Bruxelles. La seconde saynète illustrera la situation des enfants soldats à travers une situation fictive de recrutement en agence, où les candidat·es sont des enfants amenés à devenir soldat·es. Cette mise en scène sera également suivie d’un débat avec des représentant·es de Wapa International.

Comme le veut désormais la tradition, cette journée sera par ailleurs l’occasion de remettre le Prix Amnesty Jeunes des droits humains. Ce prix récompense une personnalité ou un groupe de personnes de 35 ans maximum, vivant en Belgique, dont l’action en faveur des droits humains a été saluée par les jeunes militant·es d’Amnesty International.

« Cette année, sept finalistes sont en lice, et ce sont nos jeunes militant·es, qui, à l’issue de débats parfois intenses, ont désigné leur(s) favori·te(s). Et pour ne rien gâcher, le·la·les lauréat·e·(s) seront présent·e(s) pour recevoir son/leur prix et échanger avec les jeunes », indique Marine Jeannin, responsable du Programme jeunesse de la section belge francophone d’Amnesty International.

Les sept finalistes de cette année sont : Aline Dirkx [1], coordinatrice de la Plateforme féministe contre les Violences Faites aux Femmes, qui recense les féminicides en Belgique ; Charline Bellot [2], à l’initiative du projet Repas sur roues, qui consiste à livrer des plats invendus de restaurants à destination de personnes migrantes et sans-abri ; Chloé Mikolajczak [3], activiste pour la justice sociale et climatique, elle a co-créé un podcast The Burning case [4] pour proposer des conversations critiques sur l’avenir de notre planète ; Estelle Depris, créatrice du compte Instagram @sansblancderien [5], un espace d’éducation, de partage et de lutte contre le racisme ; Kenny Agboton [6], co-fondateur du collectif de recherche et de formation sur le racisme Racism Seach dont l’objectif est de sensibiliser les jeunes aux différents aspects du racisme ; Sana Afouaiz [7], fondatrice de l’organisation Womenpreneur-Initiative [8] visant à former des femmes issues de milieux marginalisés aux domaines de la technologie et de l’entrepreunariat ; Youssef Swatt’s [9], rappeur et auteur engagé animant également des ateliers d‘écriture dans différents milieux.

La journée se conclura par une « action photo » où plusieurs participant·es arboreront des mains couvertes de peinture rouge (en référence à la « Journée main rouge » de l’Unicef, autre nom de la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats), tandis que d’autres tiendront des pancartes relatives à la thématique des enfants soldats. Cette action sera l’occasion de rappeler que le recrutement d’enfants pour prendre part à des conflits armés reste une réalité dans plusieurs endroits du monde et d’appeler les États à mettre tout en œuvre pour mettre fin à cette pratique.

Complément d’information

Concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, le Protocole se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant (qui aura 25 ans dans quelques mois) interdit de recruter des enfants et de les faire participer aux hostilités et engage les États parties à prendre toutes les mesures possibles et nécessaires assurant la démobilisation, la réadaptation physique et psychologique et la réinsertion sociale des anciens enfants associés aux forces armées et aux groupes armés.

Amnesty International, Oxfam-Magasins du monde, ainsi que la Croix-Rouge de Belgique et Wapa International déplorent le fait que ces dispositions restent encore insuffisamment appliquées et demandent qu’elles soient mieux prises en compte. Les organisations appellent par ailleurs tous les États qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre le Protocole afin que ses normes deviennent universelles.

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