PAKISTAN. Amnesty International condamne la double attaque contre des lieux de culte ahmadis à Lahor

Index AI : ASA 33/006/2010
ÉFAI -1er juin 2010

Amnesty International condamne vivement les attentats perpétrés le 28 mai 2010 contre deux lieux de culte ahmadis à Lahore et demande une protection accrue pour les minorités religieuses au Pakistan.

L’organisation demande également au gouvernement pakistanais d’ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur les violentes attaques menées contre les deux lieux de culte, situés dans les quartiers de Garhi Shahu et Model Town, à Lahore, au cours desquelles 70 personnes auraient trouvé la mort et 78 auraient été blessées.

Selon des membres de la communauté ahmadiyya, Darul Zikr, dans le quartier de Garhi Shahu, est le plus grand lieu de culte ahmadi de Lahore et accueille 1 500 à 2 000 fidèles. Des sources au sein de cette communauté ont informé Amnesty International que parmi les personnes tuées se trouvaient le président, le vice-président et un missionnaire de Darul Zikr.

Une source ahmadie a expliqué à l’organisation que les attaques coïncidaient avec l’anniversaire de la mort du fondateur de la communauté, Hadhrat Mirza Ghulam Ahmad Qadiani, qui serait décédé le 26 mai 1908.

Les médias ont diffusé des informations contradictoires quant à l’identité du groupe à l’origine de cette double attaque, et ce malgré une déclaration des talibans du Pendjab en revendiquant la responsabilité. Certains tireurs sont toujours en fuite.

Dans une déclaration, la Commission des droits humains du Pakistan a affirmé avoir averti à plusieurs reprises le chef du gouvernement de la province du Pendjab des menaces pesant sur le centre communautaire ahmadi de Model Town, à Lahore. Elle a ajouté avoir demandé des mesures de sécurité renforcées visant à protéger cette minorité vulnérable et ses lieux de culte, les attaques se faisant de plus en plus nombreuses avec la montée de l’extrémisme religieux.

Complément d’information

Les ahmadis sont un groupe religieux qui se réclame de l’islam, bien que nombre de formations musulmanes traditionnelles considèrent leurs croyances comme déviantes. En 1974, le Parlement pakistanais a voté une nouvelle loi déclarant que les ahmadis ne sont pas musulmans. Les attaques prenant pour cibles les minorités religieuses ont été exacerbées par les lois pakistanaises relatives au blasphème, qui alimentent un climat de violence et de persécution à caractère religieux. Les accusations de blasphème se soldent souvent par le meurtre de musulmans et de membres de minorités religieuses.

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