PAKISTAN - Des défenseurs des droits humains qui manifestaient pacifiquement et des participants à une course à pied arrêtés par la police

Index AI : ASA 33/008/2005

Amnesty International est préoccupée par l’atteinte à la liberté d’association et à liberté d’expression de personnes qui voulaient participer à une manifestation au Pakistan, ainsi que par l’arrestation arbitraire de quelques 40 défenseurs des droits humains. À l’occasion d’un marathon ouvert aux hommes et aux femmes qui avait été organisé par une association indépendante, la Commission des droits humains du Pakistan, et par le Joint Action Committee for People’s Rights, la police aurait fait usage de la force, rouant de coups les personnes qui voulaient y participer, afin de les disperser et d’empêcher le déroulement de l’épreuve. Selon certains témoignages, des policiers auraient tiré des femmes par les cheveux, leurs auraient donné des coups et déchirés leurs vêtements. Des participants et des journalistes couvrant la manifestation auraient été insultés par les policiers. Dans la soirée, toutes les personnes arrêtées avaient été relâchées sans faire l’objet de poursuite.

Contexte

Quelques 50 militants pour le droit des femmes ont tenté de manifester le 14 mai 2004 à Lahore contre le manquement par l’État à son devoir de protection à l’égard des femmes qui veulent participer à des manifestations sportives publiques et de ce fait sont menacées par des groupes islamistes. En avril 2005, des islamistes avaient attaqué les participants d’un marathon mixte à Gujranwala, une ville du Penjab, en disant que la participation des femmes à une manifestation sportive publique était contraire à l’islam.

Parmi les personnes arrêtées, se trouvaient des militants connus comme Asma Jahangir et Hina Jilani, avocates spécialisées dans la défense du droit des femmes, Iqbal Haider, ancien ministre de la Justice, Gulnar Tabassum, militant associatif d’une organisation non gouvernementale qui héberge les femmes sans-abri, Joseph Francis, défenseur des droits des minorités et Ali Hasan, chercheur de Human Rights Watch basé au Pakistan, qui dit avoir été battu par la police durant sa détention.

La police s’est justifiée en disant que les manifestations étaient interdites dans la ville, apparemment sous la pression des partis islamistes qui appartiennent à la coalition au pouvoir. La police a également dit qu’elle voulait protéger les participants contre les islamistes.

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