L’homicide de deux professionnels des médias par des hommes armés non identifiés à Karachi les 8 et 9 septembre doit faire l’objet d’une enquête immédiate, en vue de traduire les responsables présumés en justice. Amnesty International a recensé au moins 34 meurtres de journalistes, tués en raison de leur travail, depuis le retour au pouvoir d’un gouvernement élu démocratiquement au Pakistan en mars 2008. Dans ce contexte d’attaques visant des journalistes en raison de leur travail, le gouvernement doit mener une enquête approfondie et transparente, et en rendre les conclusions publiques.
Le journaliste freelance Aftab Alam, qui avait précédemment travaillé pour Geo TV et Sama TV, a été abattu alors qu’il circulait en voiture dans le nord de Karachi, le 9 septembre, d’après la police pakistanaise. Quelques heures avant, le 8 septembre, un ingénieur satellite de Geo News TV, Arshad Ali Jafri, s’est fait tirer dessus à plusieurs reprises par des hommes armés non identifiés alors qu’il se trouvait à bord d’un camion satellite à Karachi. Il est mort après son transfert à l’hôpital. Son chauffeur, Muhammad Anees, a également été touché. Il se trouve à l’hôpital et son état est stable.
« Le Pakistan reste l’un des pays les plus dangereux du globe pour les journalistes et le gouvernement n’assure pas dûment leur protection. Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie et transparente sur ces deux assassinats et déférer les responsables présumés à la justice, sans recourir à la peine de mort », a déclaré David Griffiths, directeur des recherches sur l’Asie du Sud à Amnesty International.
« Le gouvernement pakistanais doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de nouvelles victimes parmi les journalistes et les professionnels des médias. Le Premier ministre Nawaz Sharif doit tenir la promesse qu’il a faite l’an dernier et nommer des procureurs spéciaux chargés d’enquêter sur les attaques visant les journalistes et assurer la protection des professionnels des médias, pour qu’ils puissent faire leur travail sans craindre pour leur vie. »