« Le recours à une loi draconienne datant de l’époque coloniale pour réprimer la dissidence quelques heures avant que plusieurs manifestations, dont la marche Aurat, n’aient lieu dans la ville est un manquement flagrant des autorités pakistanaises au respect et à la défense des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, a déclaré Harindrini Corea, chercheuse régionale à Amnesty International sur le droit de manifester.
« L’interdiction générale entre en contradiction avec les obligations du Pakistan, en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), de reconnaître, de respecter et de faciliter le droit à la liberté de réunion pacifique. L’article 144 ne devrait jamais être utilisé pour restreindre indûment le droit à la liberté de réunion pacifique, et il doit être abrogé.
« Les autorités doivent lever cette interdiction et libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées uniquement pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement. »
Complément d’information
Dans une notification [1] publiée mercredi, le ministère de l’Intérieur du Pendjab a interdit « toutes sortes de protestations, de manifestations et de sit-ins » à Lahore pendant sept jours, en invoquant des raisons vagues, à savoir la « situation générale en matière de sécurité » à la suite de la récente « vague de terrorisme et d’alertes de menace ». Les autorités n’ont pas réussi à démontrer le bien-fondé de cette interdiction pour protéger la sécurité nationale et l’ordre public.
Imposée au titre de l’article 144 du Code de procédure pénale, elle est entrée en vigueur quelques heures seulement avant le début de la marche Aurat, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, et d’un rassemblement d’un parti politique d’opposition. Elle a donné lieu à plusieurs arrestations et blocages routiers dans la ville [2].
Le Code de procédure pénale est une législation adoptée pendant l’époque coloniale britannique en 1898.