Pakistan. L’accord de paix de la vallée de Swat menace les droits humains

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Le gouvernement pakistanais doit assurer la protection des droits fondamentaux de près de deux millions de personnes dans la vallée de Swat et le district voisin de Malakand, a déclaré Amnesty International ce lundi 16 février 2009, alors que le gouvernement a annoncé le début d’une trêve dans la vallée de Swat avec les insurgés talibans pakistanais. Sur fond d’influence croissante des talibans, cette trêve pourrait légitimer les atteintes aux droits humains commises dans la région.

« Le gouvernement renonce à assumer son devoir de protéger les droits humains des habitants de la vallée de Swat en cédant ces droits aux insurgés talibans, a indiqué Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Auparavant, le gouvernement a lancé des attaques aveugles et disproportionnées contre les talibans qui ont principalement porté préjudice aux civils. Désormais, si ces civils vivent sous le régime des talibans, leurs droits humains seront mis en péril. »

L’influence des talibans pakistanais s’est déjà fait sentir auprès de la population de la vallée de Swat, se traduisant par l’homicide illégal d’un grand nombre d’employés du gouvernement et de personnes qu’ils soupçonnaient de ne pas respecter leurs préceptes. Ils ont fouetté en place publique des hommes qui avaient rasé leur barbe, détruit des magasins vendant de la musique et interdit par la force aux femmes de sortir de chez elles sans être accompagnées d’un homme de leur famille.

« Systématiquement prises pour cibles par les talibans, les femmes et les filles sont victimes de violence liée au genre et de discrimination. Leurs droits à la liberté de mouvement, au travail et à l’éducation sont sévèrement restreints. Le gouvernement pakistanais ne peut pas se contenter d’abandonner ces personnes et de céder leurs droits », a conclu Sam Zarifi.

Depuis 2007, lorsqu’un précédent accord de paix a été rompu, entre 250 000 et 500 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer et de quitter la vallée de Swat. Amnesty International avait déjà fait part de ses préoccupations concernant la situation des civils dans cette vallée : Pakistan. Le gouvernement doit protéger les habitants du district de Swat contre les violences

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