Communiqué de presse

Pakistan. Les autorités doivent en faire davantage pour protéger la communauté hazara d’attaques meurtrières

Les autorités pakistanaises doivent intensifier leurs efforts afin de protéger la minorité chiite hazara, victime de persécutions, a déclaré Amnesty International à la suite d’une attaque dévastatrice ayant tué des dizaines de personnes à Quetta.

Samedi 16 février, au moins 84 personnes, pour la plupart des chiites hazaras, ont péri lorsqu’une bombe a explosé sur un marché aux légumes de Quetta, la capitale de la province du Baloutchistan.

L’attentat a été revendiqué par le groupe armé anti-chiite Lashkar-e-Jhangvi (LeJ). LeJ est également responsable, selon ses dires, d’une série d’attentats à la bombe ayant visé des Hazaras à Quetta le 10 janvier 2013 ; plus de 90 personnes avaient alors trouvé la mort.

« Ces attaques illustrent le mépris total de Lashkar-e-Jhangvi pour les droits humains et principes d’humanité les plus élémentaires », a déploré Isabelle Arradon, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Il est par ailleurs choquant de constater que les autorités continuent à s’abstenir de traduire en justice les responsables présumés de ces massacres, ou les commanditaires de ces derniers. »

À la connaissance d’Amnesty International, personne n’a été poursuivi pour les attaques de janvier 2013 ni pour d’autres homicides ciblés d’Hazaras ces dernières années.

Par ailleurs, le bilan du Pakistan est désastreux lorsqu’il s’agit de lancer des poursuites contre les responsables d’attaques visant certains groupes au motif des convictions religieuses de ceux-ci –notamment contre les dirigeants de groupes tels que LeJ.

« Le fait que ces personnes ne soient pas traduites en justice leur donne toute latitude pour continuer à commettre ces violations effarantes dans l’impunité la plus totale », a ajouté Isabelle Arradon.

Depuis janvier 2012, Amnesty International a relevé 91 attaques distinctes visant des chiites à travers le Pakistan ; elles ont fait environ 500 morts.

Le nombre de Hazaras parmi ces statistiques glaçantes est disproportionné – au moins la moitié des homicides recensés touchent cette communauté, l’une des plus minoritaires au Pakistan.

« Ces deux derniers mois ont été les pires jamais enregistrés pour la minorité hazara de Quetta, agressée de toutes parts. Les attaques des mois de janvier et février sont parmi les plus meurtrières de l’histoire récente du Pakistan », a poursuivi Isabelle Arradon.

Amnesty International demande aux autorités pakistanaises de diligenter immédiatement une enquête impartiale et indépendante sur l’incapacité persistante des autorités civiles et militaires à mettre fin à ces attaques.

« Les forces de sécurité doivent rendre des comptes pour n’avoir pas protégé la communauté hazara de Quetta, ni la population de cette ville dans son ensemble », a conclu Isabelle Arradon.

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