Pakistan, la répression systématique des manifestations baloutches doit cesser

Au moins trois manifestants baloutches sont décédés et des arrestations massives ont eu lieu au cours des manifestations du mouvement Baloch Raji Machi dans la province du Baloutchistan, au Pakistan

« À chaque fois que des manifestations organisées par des baloutches ont lieu, les autorités répondent à leurs revendications par la violence des forces de sécurité et par des arrestations massives. Nous l’avons vu en décembre dernier lors de la Longue marche des Baloutches. Nous le constatons à nouveau dans le contexte actuel des manifestations du mouvement Baloch Raji Machi, où les autorités pakistanaises mènent de toute évidence une campagne punitive pour dissuader, dénigrer et criminaliser les manifestant·e·s pacifiques, a déclaré Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International.

« Les informations faisant état de trois morts et de l’arrestation de plusieurs organisateurs et organisatrices, dont Sammi Deen Baloch, Sabghatullah Shah et Sabiha Baloch, sont extrêmement préoccupantes et révélatrices du déclin continu des droits civils et politiques au Pakistan. Amnesty International appelle à la fin de la répression brutale des manifestations baloutches et à la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique.

« De plus, les barrages routiers et la coupure des réseaux Internet et mobiles dans les districts de la province du Baloutchistan restreignent les déplacements et la circulation d’informations en temps opportun. Le gouvernement pakistanais est tenu, au titre de la Constitution du Pakistan et du droit international relatif aux droits humains, de garantir les droits à la liberté d’expression, d’information, de mouvement et de réunion pacifique.

Complément d’information

Le mouvement Baloch Raji Machi (Rassemblement national baloutche), organisé par le Comité Baloch Yakjehti (BYC), a débuté le 28 juillet 2024 à Gwadar, dans la province pakistanaise du Baloutchistan. Il demande la protection des droits civils, politiques et économiques des personnes baloutches et la fin des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires dont elles sont victimes. Le 27 juillet, le Frontier Corps (Corps de frontière), un groupe paramilitaire du Pakistan, a ouvert le feu sur des personnes qui se rendaient aux manifestations baloutches, faisant au moins 14 blessés. Des barrages ont été établis dans plusieurs endroits de la province afin de restreindre la liberté de mouvement, et un décret au titre de l’article 144 du Code de procédure pénale, interdisant tous les rassemblements publics de quatre personnes ou plus, a été imposé dans la capitale de la province, Quetta.

Le 28 juillet, au moins trois personnes participant à des manifestations ont été tuées [1] par les forces de sécurité à Gwadar et Talar, et des dizaines d’autres ont été blessées.

Le 29 juillet, la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestant·e·s. Plusieurs organisateurs et organisatrices ainsi que des dizaines de manifestant·e·s ont été arrêtés, dont Sammi Deen Baloch, Sabghatullah Shah et Sabiha Baloch. On ignore où ils se trouvent depuis.

Au début de l’année, Amnesty International avait fait état de la répression de la Longue marche des Baloutches, qui témoignait déjà d’une pratique systématique des interventions répressives, telles que le recours illégal à la violence par la police ainsi que l’arrestation et la détention arbitraires de manifestant·e·s, contre les personnes exerçant leur droit de manifester.

Toutes les infos
Toutes les actions

L’avortement est un droit. Parlementaires, changez la loi !

L’avortement est un droit humain et un soin de santé essentiel pour toute personne pouvant être enceinte. Ceci sonne comme une évidence ? Et bien, ce n’est pourtant pas encore une réalité en (…)

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit