« La décision de suspendre les services de télécommunications et d’Internet mobile un jour d’élection représente une attaque frontale contre les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Il est irréfléchi d’entraver l’accès à l’information alors que les électrices et les électeurs se rendent dans les bureaux de vote, au lendemain d’attentats à la bombe dévastateurs et d’une répression intense de l’opposition à l’approche des élections à travers le pays, a déclaré Livia Saccardi, directrice adjointe par intérim pour l’Asie du Sud à Amnesty International.
« Restreindre de manière injustifiée la diffusion de l’information, bien que l’Autorité des télécommunications au Pakistan et la Commission électorale du Pakistan affirment le contraire, constitue une violation des droits fondamentaux de la population en cette période critique pour le pays.
« Les coupures générales ont un impact sur la mobilité des personnes, leurs moyens de subsistance et leur capacité à traverser une période difficile, ce qui ébranle encore leur confiance dans le pouvoir. Amnesty International appelle les autorités pakistanaises à adopter une approche respectueuse des droits et à lever d’urgence toutes les restrictions globales entravant l’accès à Internet, afin de permettre à la population d’obtenir des informations en temps voulu relatives à toute question liée aux élections, tout au long du processus électoral. »
Complément d’information
Le 6 février, Amnesty International et des membres de la coalition #KeepItOn – un réseau mondial regroupant plus de 300 organisations de 105 pays qui s’efforcent de mettre fin aux coupures d’Internet – a écrit [1] au Premier ministre par intérim, Anwaar ul Haq Kakar, et au commissaire général aux élections, Sikandar Sultan Raja, pour leur demander de garantir un accès libre à Internet, aux plateformes de réseaux sociaux et à tous les autres canaux de communication, pendant toute la durée des élections générales au Pakistan.
Les autorités pakistanaises ont déjà imposé de multiples coupures ayant bafoué les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, y compris pour les dirigeants et les partis de l’opposition, au cours de cette campagne électorale.