Pakistan, des « violations généralisées des droits humains sous la loupe de l’ONU

Le deuxième examen du Pakistan au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel le pays est partie, est prévu cette semaine, les 17 et 18 octobre, devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève.

« L’examen du Pakistan intervient à un moment crucial pour le pays, car les violations des droits humains et atteintes à ces droits demeurent généralisées, a déclaré Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International.

« Deux exécutions extrajudiciaires en lien avec le blasphème par la police, la répression des manifestations, l’adoption de la loi restrictive de 2024 relative à la liberté de réunion pacifique et à l’ordre public, les détentions arbitraires et les arrestations massives de travailleurs et de leaders de l’opposition, l’interdiction du Pashtun Tahaffuz Movement (PTM, Mouvement pour la protection des Pachtounes) et le harcèlement des défenseur·e·s des droits humains, tels que Mahrang Baloch : tous ces actes ont été signalés au cours du mois dernier seulement.

« Cet examen est l’occasion pour le gouvernement pakistanais de faire le point sur la situation des droits humains dans le pays et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour répondre aux préoccupations dans ce domaine soulevées au cours du processus. »

Complément d’information

Le Pakistan a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) en 2010 et le premier examen a eu lieu en 2017. Après cet examen, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a évoqué ses préoccupations quant à l’incapacité à réduire les violences faites aux femmes, le nombre élevé de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires, le procès de civils devant des tribunaux militaires, les restrictions au droit de circuler librement, les pouvoirs trop étendus quant à la censure des contenus en ligne, la criminalisation de la diffamation, les limites imposées à l’enregistrement des ONG internationales et à leurs activités, et le retard dans l’adoption d’une loi nationale sur les réfugiés.

La plupart de ces sujets d’inquiétude sont toujours d’actualité. Dans sa communication [1] adressée au Comité des droits de l’homme de l’ONU, Amnesty International a mis en avant toute une série de violations qui perdurent dans le pays. Elle a notamment souligné l’escalade des violences liées au blasphème à travers tout le Pakistan et le recours aux lois sur le blasphème, coercitives et formulées en termes vagues.

En outre, Amnesty International a noté que le recours aux tribunaux militaires pour juger des civils met en cause leur droit à un procès équitable. Très inquiétant également, le maintien en détention par l’armée de 85 participants aux manifestations du 9 mai 2023 et de prisonniers comme Idris Khattak.

Enfin, l’adoption de nouvelles lois telles que la Loi relative à la liberté de réunion pacifique et à l’ordre public, ainsi que la décision du Pakistan d’expulser des réfugié·e·s afghans en violation du principe de non-refoulement, planent sur l’examen imminent de la situation dans le pays.

Quelques précisions sur l’examen

Dates :
Jeudi 17 octobre 2024, 15h00 à 18h00 à Genève (CEST, heure d’été d’Europe centrale) / 18h00 à 21h00 au Pakistan (PST, heure standard du Pacifique)
Vendredi 18 octobre 2024, 10h00 à 13h00 à Genève (CEST) / 13h00 à 16h00 au Pakistan (PST)

Diffusion en direct sur le site de l’ONU : https://webtv.un.org/en

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