« La crise sanitaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée a désormais atteint le niveau que nous craignions qu’elle n’atteigne il y a un an, avec une flambée des cas d’infection. L’association d’un système de santé fragile et de conditions de vie déplorables dans les bidonvilles surpeuplés du pays a créé un terrain favorable à la diffusion de l’épidémie de COVID-19 », a déclaré Kate Schuetze, chercheuse sur la région du Pacifique à Amnesty International.
« Selon les informations recueillies par Amnesty International, les équipements de protection individuelle ne sont pas disponibles en quantités suffisantes pour les professionnels de santé et certains hôpitaux sont pleins ou risquent de cesser d’accueillir de nouveaux patients.
« La désinformation est en outre répandue au sein de la population et sur Internet ; certaines sources affirment notamment que la maladie est une théorie du complot du gouvernement. Cette défiance a également été entretenue par les autorités qui ont publié à certains moments des données erronées quant au nombre de cas confirmés. Le gouvernement n’a fait aucune campagne d’information efficace pour lutter contre la désinformation.
« La crise sanitaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée a désormais atteint le niveau que nous craignions qu’elle n’atteigne il y a un an, avec une flambée des cas d’infection »
« Même si l’Australie et la Nouvelle-Zélande se sont engagées à aider la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour faire face à la pandémie, leurs efforts sont terriblement insuffisants. L’Australie a envoyé une équipe d’experts médicaux cette semaine et promis un soutien financier, mais celui-ci n’apportera pas une aide immédiate.
« Il faut de toute urgence des infrastructures médicales de base en Papouasie-Nouvelle-Guinée afin d’aider immédiatement au diagnostic et à la prise en charge, ainsi que pour la distribution des vaccins une fois qu’ils seront approuvés par les autorités nationales.
« Même si l’Australie et la Nouvelle-Zélande se sont engagées à aider la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour faire face à la pandémie, leurs efforts sont terriblement insuffisants »
« Néanmoins, il est peu probable que les vaccins arrivent ce mois-ci au vu de leur distribution très inégale dans le monde. Par conséquent, de nombreux pays pauvres comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée continueront d’être les derniers servis pour les stocks de vaccins limités.
« L’Australie et la Nouvelle-Zélande, en partenariat avec les autres principaux donateurs, doivent sans délai intensifier leurs efforts et fournir l’aide dont leur voisin a besoin maintenant. Ces deux pays ne soutiennent toujours pas les demandes d’une centaine de nations, majoritairement dans la moitié sud du globe, en faveur d’une levée temporaire des droits de propriété intellectuelle qui permettrait d’augmenter la production et de rendre les vaccins moins coûteux et plus accessibles. »
Complément d’information
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement de l’État australien du Queensland, 30 à 50 % des tests effectués en Papouasie-Nouvelle-Guinée donnaient un résultat positif au début du mois de mars 2021.
Le 16 mars 2021, les autorités ont recensé 26 décès confirmés et 2269 nouveaux cas de contamination. L’OMS a souligné que, étant donné le faible nombre de tests, ces chiffres sont sans doute largement sous-estimés et qu’au moins deux provinces du pays connaissent une forte circulation du virus au sein de la population.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée fait partie du dispositif COVAX des Nations unies, qui vise à livrer des vaccins de façon juste et équitable à tous les pays. Cependant, COVAX n’a pas encore obtenu les ressources suffisantes pour que les pays pauvres puissent avoir accès aux vaccins. Ce dispositif est gravement mis à mal par les pays riches qui commandent plus de doses qu’il ne leur en faut, ce qui a un impact considérable sur la capacité des autres nations à obtenir des vaccins.