Communiqué de presse

Paraguay. Une communauté indigène va retrouver ses terres ancestrales après deux décennies de destitution

La loi signée mercredi 11 juin par le président du Paraguay, qui permet aux Sawhoyamaxas de retourner sur leurs terres ancestrales, constitue une victoire pour une communauté indigène qui lutte pour ses droits depuis plus de 20 ans, a déclaré Amnesty International.

Le président Horacio Cartes vient de promulguer une loi adoptée par le Congrès national en mai autorisant l’État à exproprier plus de 14 000 hectares et à les restituer aux Sawhoyamaxas en indemnisant le propriétaire actuel des terres.

« C’est un moment dont de nombreuses familles sawhoyamaxas n’avaient jamais osé rêver. Après avoir vécu dépossédée pendant deux décennies, à vivoter dans des conditions précaires en n’ayant guère accès aux services essentiels, la communauté sawhoyamaxa obtient enfin des mesures concrètes de l’État paraguayen visant à lui restituer ses droits fonciers », a déclaré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

Quelque 160 familles sawhoyamaxas se battent depuis de nombreuses années pour regagner leurs terres ancestrales dans la région du Chaco. Elles vivent dans des structures en bois au bord d’un grand axe routier, où l’accès à la santé, à la nourriture et à l’éducation est presque impossible.

En 2006, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a rendu un arrêt en faveur des Sawhoyamaxas, mais il a fallu attendre encore huit ans avant que le Paraguay ne prenne enfin des mesures décisives pour appliquer ce jugement.

« Ce jour marque une victoire pour les Sawhoyamaxas, qui peuvent enfin rentrer chez eux. À présent, le Paraguay doit continuer sur cette lancée et s’occuper des droits des autres communautés indigènes privées d’accès à leurs terres dans le pays », a déclaré Guadalupe Marengo.

Selon les statistiques officielles, le Paraguay compte environ 108 600 citoyens indigènes, soit 1,7 % de la population, mais ce chiffre pourrait être largement sous-estimé.

Une autre communauté indigène, les Yakyes Axas, attend également d’accéder à ses terres bien qu’un accord ait été conclu entre l’État et leur propriétaire actuel en 2012.

« Le Paraguay a montré sa volonté de s’occuper des droits des Sawhoyamaxas. Il est temps d’étendre cet engagement à tous les peuples indigènes du pays qui connaissant la discrimination et la marginalisation, dont les droits sont bafoués depuis de nombreuses années », a déclaré Guadalupe Marengo.

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