Pérou, Des victimes de la répression meurtrière de l’État en délégation en Europe

Deux proches de victimes de la répression étatique meurtrière des manifestations de 2022 et 2023 au Pérou vont se rendre en Europe pour rencontrer des dirigeant·e·s internationaux et exprimer leurs inquiétudes face à l’absence de justice concernant l’un des épisodes les plus graves de violations des droits humains de l’histoire récente du Pérou. Yovanna Mendoza et Mario Ilaquita, qui comptent des proches parmi les 50 personnes tuées par la police et par l’armée lors de ces manifestations, vont se rendre à Londres, Madrid et Genève, avec le soutien d’Amnesty International.

Comme les autorités ne font pas le nécessaire pour que les hauts responsables des crimes commis lors de la répression étatique de 2022-2023 rendent des comptes, les victimes vont aller demander un soutien à l’étranger. En juillet 2024, le procureur général a déposé un recours constitutionnel devant le Congrès pour que des enquêtes pénales soient ouvertes contre la présidente et ses ministres de haut rang pour leur éventuelle responsabilité individuelle dans les homicides et les blessures survenus pendant les manifestations. Ce recours nécessite d’obtenir dans un premier temps l’approbation du Congrès pour priver les fonctionnaires de l’immunité de poursuites judiciaires ; cependant, les législateurs·trices péruviens n’ont jusqu’à présent pas tenu compte des exigences juridiques et des délais à respecter pour faire avancer ce dossier. Après des mois d’inaction de la part des autorités nationales, la délégation espère obtenir le soutien de gouvernements étrangers et d’experts internationaux pour une action de pression en faveur de leur quête de justice.

En leur qualité de membres de l’association nationale des victimes qui s’est constituée après la répression des manifestations, madame Mendoza de Ayacucho et monsieur Ilaquita de Puno vont rencontrer des parlementaires du Royaume-Uni et d’Espagne, des représentant·e·s des ministères des Affaires étrangères britannique et espagnol, des représentant·e·s diplomatiques auprès de l’ONU, des experts en droits humains de l’ONU et des réseaux de militant·e·s, notamment le Peru Support Group, un groupe de défense des droits humains basé au Royaume-Uni.

« Les pressions et la solidarité internationales sont plus importantes que jamais en ce moment clé de la quête de justice. À la veille du deuxième anniversaire de la répression étatique, la présidente et le Congrès péruviens doivent savoir que le monde continue d’être attentif à la situation et que l’appel des victimes pour obtenir justice est écouté dans le monde entier », a déclaré Marina Navarro, directrice d’Amnesty International Pérou.

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