« Le meurtre de sang-froid de Randy Felix Malayao vient s’ajouter à la liste croissante des militants politiques qui sont agressés et tués dans le pays, a déclaré Minar Pimple, directeur général des Opérations mondiales au sein d’Amnesty International.
« Randy Felix Malayao était impliqué dans les négociations de paix entre le gouvernement et le Front national démocratique des Philippines. Son meurtre intervient à un moment où les militants politiques dans le pays sont régulièrement la cible d’attaques violentes et où de tels homicides deviennent la norme sous la présidence de Rodrigo Duterte. Il est très inquiétant de constater que les liens avec des groupes gauchises ou communistes, réels ou présumés, donnent à certains un permis de tuer.
« Ces attaques sont un nouvel exemple de la manière dont l’ordre et la sécurité publique s’effritent aux Philippines. »
« Ces attaques sont un nouvel exemple de la manière dont l’ordre et la sécurité publique s’effritent aux Philippines. La vague d’assassinats doit cesser. Les autorités doivent enquêter pleinement sur l’homicide de Randy Felix Malayao, ainsi que sur les meurtres de nombreux militants tués depuis que ce gouvernement est arrivé au pouvoir, en vue de traduire en justice les responsables présumés de ces agissements. »
Complément d’information
Selon les médias, Randy Felix Malayao a été abattu par un inconnu lorsque le bus dans lequel il voyageait s’est arrêté dans la localité d’Aritao, dans la province de Nueva Vizcaya, le 30 janvier. Le suspect serait monté dans le bus vers 14 heures et aurait tiré deux coups de feu sur Randy Felix Malayao, qui dormait.
Randy Felix Malayao était consultant sur les réformes politiques et constitutionnelles pour le Front démocratique national des Philippines (NDFP), une coalition d’organisations impliquées dans l’insurrection qui se déroule dans certaines régions du pays. Le NDFP est engagé depuis longtemps dans des négociations de paix avec le gouvernement des Philippines. Randy Felix Malayao a participé aux négociations en Europe sous la présidence de Rodrigo Duterte, avant que celui-ci n’annule les pourparlers de paix.
En février 2018, le ministère philippin de la Justice a demandé à un tribunal de déclarer que Randy Felix Malayao et plus de 650 personnes étaient des « terroristes ». Son nom a finalement été retiré de la liste. En 2008, il a été incarcéré pendant plus de quatre ans sous l’administration de la présidente de l’époque Gloria Macapagal Arroyo pour des accusations de meurtre ; selon les organisations militantes, ces accusations étaient motivées par des considérations politiques.