« L’annonce faite aujourd’hui marque un tournant pour la justice et l’obligation de rendre des comptes aux Philippines et offre une lueur d’espoir aux victimes des atrocités commises dans le cadre de la " guerre contre la drogue " déclenchée par le gouvernement » a déclaré James Gomez, directeur pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.
« Les crimes commis depuis que le président Rodrigo Duterte est entré en fonction relèvent de la catégorie des crimes contre l’humanité. Force est de constater que les autorités philippines se sont montrées réticentes et incapables de traduire les responsables présumés de ces agissements en justice. L’espoir pour les victimes repose donc entre les mains de la CPI » .
« Cette annonce est un avertissement donné aux dirigeants du monde, à savoir que ceux qui ordonnent des crimes contre l’humanité, y compris des meurtres, ou incitent à en commettre ne resteront pas impunis et seront soumis à des investigations au titre du droit international. »
Complément d’information
Le 8 février 2018, Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale a annoncé que la CPI entame un examen préliminaire sur la situation aux Philippines.
En janvier 2017, et de nouveau en décembre 2017, Amnesty International a recommandé que la CPI, si les autorités philippines ne prenaient pas de mesures majeures pour mettre un terme aux homicides liés aux stupéfiants, conduise un examen préliminaire sur les crimes commis.
Elle a demandé aux autorités de mettre fin immédiatement aux exécutions extrajudiciaires, et aux responsables de haut rang, y compris au président, de cesser d’encourager et d’inciter à commettre de tels actes. Elle a également invité les autorités philippines à diligenter une enquête impartiale et efficace sur tous les homicides illégaux présumés. Jusqu’à présent, elles n’ont tenu quasiment aucun compte de ces appels.