Communiqué de presse

Philippines. Le Sénat enquête suite au rapport d’Amnesty

La décision du Sénat aux Philippines d’ouvrir une enquête sur la torture généralisée que pratique la police dans le pays est un signe prometteur dans la lutte contre l’impunité, a déclaré Amnesty International jeudi 4 décembre.

« Nous saluons l’ouverture de cette enquête, mesure qui s’inscrit dans la lutte contre l’impunité bien ancrée au sein des forces de police philippines, a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International, s’exprimant depuis Manille.

«  Prochaine étape, le gouvernement doit mettre en place deux systèmes réellement indépendants, à savoir un mécanisme chargé de surveiller les lieux de détention et une institution unifiée et efficace chargée d’enquêter sur les violences policières et d’engager des poursuites contre les responsables présumés.  »

La Commission Justice et droits humains du Sénat a adopté la résolution portant ouverture d’une enquête en réponse aux éléments de preuve contenus dans le rapport d’Amnesty International intitulé Au-dessus des lois ? La police torture aux Philippines, rendu public jeudi 4 décembre à Manille. Ce rapport met en évidence le fait que la police a torturé des centaines de détenus en toute impunité.

La police a cherché à réduire l’importance du problème, citant un chiffre inexact afin de minimiser le nombre de plaintes pour torture déposées auprès de la Commission philippine des droits humains en 2013.

D’après un communiqué de presse de la police nationale philippine, la Commission n’avait enregistré que six plaintes en 2013, alors qu’elle en a reçu 75.

«  Quel que soit le chiffre présenté par la police, il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg : les éléments que nous avons recueillis laissent à penser que le chiffre réel est bien plus élevé. La plupart des gens ont trop peur des représailles pour signaler des actes de torture, ce qui constitue une part importante du problème, a déclaré Salil Shetty.

«  Le chiffre sur lequel il convient de mettre l’accent est zéro : depuis l’adoption de la Loi contre la torture, il y a cinq ans, aucune condamnation n’a été prononcée pour torture. Le gouvernement doit passer de zéro condamnation à la tolérance zéro.  »

Dans son communiqué de presse, la police a également donné une fausse idée du point de vue d’Amnesty International sur les pratiques de la police en termes de droits humains, tout en omettant d’évoquer les 55 cas de torture exposés dans le rapport.

« L’agréable surprise que nous a procurée la réaction rapide du Sénat à la publication de notre rapport est ternie par les efforts déployés par la police pour présenter une toute autre réalité, a déclaré Salil Shetty.

« La police doit identifier et condamner les tortionnaires qui sévissent dans ses rangs, afin de raviver l’espoir d’éradiquer la torture, violation grave des droits humains.  »

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