Philippines : Le prolongement de la loi martiale est une menace pour les civils de l’île de Mindanao

En réaction à l’approbation par le Congrès philippin de la demande du président Rodrigo Duterte de prolonger la loi martiale sur l’île méridionale de Mindanao jusque fin 2018, en vue d’« éradiquer » les combattants islamistes, James Gomez, directeur pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :

« Les civils sur l’île de Mindanao sont en butte aux homicides illégaux, à la destruction de leurs maisons, aux mauvais traitements et à de nombreuses violations des droits humains imputables aux forces armées philippines et aux combattants islamistes depuis l’imposition de la loi martiale. La durée de cette dernière prolongation, jusque fin 2018, est de mauvais augure et laisse présager de nouvelles violences dans les mois à venir.

« Les atteintes aux droits humains commises dans le cadre de la bataille de Marawi, ville située dans le nord de Mindanao, ont été perpétrées en toute impunité, tandis que la région connaît depuis quelques mois une multiplication des homicides de défenseurs des droits humains et de militants politiques.

« Le président Rodrigo Duterte, déjà responsable de milliers d’homicides illégaux dans la cadre de sa " guerre contre la drogue ", ne doit pas se servir de la loi martiale comme prétexte pour perpétrer d’autres violations à Mindanao sans avoir à rendre de comptes.

« Au lieu de créer les conditions propices à de nouvelles violations à Mindanao, les autorités philippines doivent prendre des mesures concrètes pour y mettre un terme, traiter les violations qui ont été commises et prévenir la répétition de tels actes. »

Le président Rodrigo Duterte a décrété la loi martiale pour la première fois le 23 mai 2016 et l’a prolongée à deux reprises.

De mai à octobre 2017, les forces armées philippines se sont battues contre Maute et d’autres groupes ayant prêté allégeance au groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI) dans la ville de Marawi, dans le nord de l’île de Mindanao.

Dans un récent rapport intitulé The ’Battle of Marawi’ : Death and destruction in the Philippines, Amnesty International a recensé des dizaines de morts parmi la population civile et de nombreuses violations des droits humains imputables aux combattants affiliés à l’EI et aux forces armées philippines.

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