Pologne, la condamnation d’une militante accusée d’avoir aidé une femme à avorter doit être annulée

Le 30 janvier 2025, le procès en appel de Justyna Wydrzyńska, une défenseure des droits humains, s’ouvre. Elle a été condamnée en 2023 pour avoir aidé une femme victime de violences conjugales à obtenir un avortement sûr.

« Justyna Wydrzyńska n’aurait jamais dû être poursuivie, et encore moins condamnée ; en effet, aider des femmes enceintes à accéder à des soins de santé essentiels ne devrait jamais être considéré comme une infraction, a déclaré Monica Costa Riba, responsable du travail de campagne pour les droits des femmes à Amnesty International.

« Les poursuites dont elle fait l’objet mettent en évidence jusqu’où les autorités polonaises sont prêtes à aller pour mettre fin au militantisme légitime et restreindre la capacité des femmes et des jeunes filles à exercer leurs droits en matière de procréation. Sa condamnation inique doit être annulée, afin de neutraliser le dangereux précédent qu’elle crée. On pense que Justyna Wydrzyńska est la première militante des droits humains en Europe à être poursuivie pour avoir fourni des pilules abortives. Elle doit être la dernière. »

Complément d’information

En 2020, Justyna Wydrzyńska, doula et cofondatrice de l’organisation de la société civile Abortion Dream Team, a aidé une femme enceinte qui disait avoir subi des violences domestiques à obtenir des pilules abortives.

Le 22 novembre 2021, elle a été accusée d’avoir « aidé une personne à avorter » et de « détention de médicaments sans autorisation dans le but de les introduire sur le marché ».
En mars 2023, elle a été reconnue coupable de complicité d’avortement et condamnée à huit mois de travaux d’intérêt général.

La Pologne est dotée de l’une des lois les plus restrictives d’Europe en matière d’avortement. Il n’est légal qu’en cas de danger pour la santé ou la vie de la personne enceinte ou lorsque la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste. Le fait de pratiquer son propre avortement ou de posséder des pilules abortives pour un avortement autogéré n’est pas un crime en vertu de la loi polonaise, mais toute personne ou tout médecin qui aide une personne enceinte à avorter en dehors des deux motifs autorisés par la loi encourt jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

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