PRIX AMBASSADEUR DE LA CONSCIENCE - Remise au groupe U2, au stade national du Chili, de la plus haute distinction accordée par Amnesty International pour la protection et la promotion des droits humains

Index AI : ACT 10/001/2006

(Santiago du Chili) Lors d’une cérémonie dimanche 26 février au stade national, la présidente élue du Chili, Michelle Bachelet, a remis au groupe irlandais U2 le prix Ambassadeur de la conscience décerné par Amnesty International.

Le prix, dont le nom s’inspire d’un poème écrit pour Amnesty International par le lauréat du prix Nobel Seamus Heaney, De la République de la conscience, constitue une reconnaissance de l’engagement de U2 en faveur des droits des humains et de l’action d’Amnesty International.

« U2 s’est engagé plus que n’importe quel autre groupe de musique en faveur de l’action d’Amnesty International pour promouvoir et protéger les droits humains dans le monde. En aidant à placer les droits humains au centre de l’agenda politique international, U2 a servi de modèle à des millions de personnes à travers le monde. Par leur musique, ils ont créé une force capable de faire changer les choses », a déclaré Bill Shipsey, fondateur et président de Art for Amnesty, le réseau international d’artistes qui collecte des fonds pour Amnesty International et organise la remise annuelle du prix.

Des représentants de plusieurs organisations de défense des droits humains - notamment l’Association de parents de prisonniers « disparus », la Fondation d’aide sociale des Églises chrétiennes et le Mouvement d’intégration et de libération homosexuel - étaient également présents à cette cérémonie ; un exemplaire du poème De la République de la conscience leur a été remis.

« L’éventail des organisations de défense des droits humains représentées à cette cérémonie montre clairement qu’au 21ème siècle la question des droits humains ne se limite plus à ce qui se passe derrière les murs des prisons mais concerne la vie de femmes, d’hommes et d’enfants marginalisés par le discrimination et la pauvreté, privés des droits les plus fondamentaux. Les préoccupations en matière de droits humains au Chili et dans tout le continent américain sont toujours d’actualité , il est nécessaire que nous comprenions ce que cela signifie pour nous aujourd’hui », a déclaré Margarita Byler, directrice générale du programme international de mobilisation à Amnesty International - qui se trouvait au Chili pour représenter Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International.

Les représentants d’Amnesty International ont souligné que des milliers de personnes au Chili et sur tout le continent américain continuaient de subir de graves violations de leurs droits - actes de torture, injustices, discrimination et absence d’accès à certains droits fondamentaux tels que le travail, la santé, la terre ou l’éducation.

« Qui est responsable de ces atteintes aux droits humains ? Ce sont ces gouvernements qui défendent le recours à la torture et aux mauvais traitements ; ces gouvernements, ces entreprises et ces groupes armés qui continuent à violer les droits des personnes mêmes qu’ils prétendent protéger ou pour la défense desquelles ils prétendent agir », a déclaré Margarita Byler.

« Il y a encore dans ce pays des gens qui restent silencieux et sont malades de leurs secrets. Leurs secrets les rendent malades. J’aimerais leur dire, c’est le moment, alors que commence une nouvelle ère au Chili, de vous libérer de ces secrets », a déclaré Bono, leader de U2.

« Tom Lantos, membre du Congrès américain, a été déporté enfant vers un camp de la mort en Hongrie, par les nazis. Il a déclaré que ce qui l’avait le plus hanté dans sa vie n’était pas le traitement brutal que lui avaient infligé les nazis ; ce qui l’avait le plus hanté, c’était les visages des passants qui avaient vu les enfants embarqués dans des trains pour être envoyés en camps de concentration. Ces visages muets. Le silence. L’absence de questions.

« Donc, pour parler de la pauvreté au Chili, je voudrais dire que nous ne nous détournerons pas, parce que nous savons où vont ces gens. Nous irons vers les trains et nous nous coucherons sur les voies, c’est notre devoir, en tant qu’artistes et en tant qu’êtres humains », a déclaré Bono.

« La cérémonie de remise de prix aujourd’hui était empreinte de symbolisme. Il y a vingt ans, la musique était utilisée dans ce même stade pour couvrir des atteintes méprisables aux droits humains. Aujourd’hui, la musique a servi à générer une certaine pression pour la mise en place d’un programme global de défense des droits humains au Chili, a déclaré Sergio Laurenti, directeur d’Amnesty International au Chili.

« Aucun nouveau gouvernement ne devrait arriver au pouvoir s’il n’a pas placé les droits humains au cœur de son programme politique. Nous faisons confiance à la présidente élue Michelle Bachelet, qui ne sait que trop bien ce dont on parle lorsqu’on fait référence aux droits humains, pour qu’elle mette en place un programme en faveur des droits humains qui soit un exemple pour les pays du reste de la région et du monde », a déclaré Sergio Laurenti.

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