Communiqué de presse

Programme de l’après-2015 : l’obligation de rendre des comptes en matière de droits humains est la condition du progrès

Les objectifs de développement fixés par les Nations unies pour les 15 prochaines années doivent obliger les gouvernements à rendre des comptes en ce qui concerne les droits humains, a affirmé Amnesty International avant une réunion décisive qui aura lieu la semaine prochaine et contribuera à l’élaboration du programme de développement de l’après-2015.

« Notre message est simple : le développement durable est impossible sans droits humains, a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International, qui rencontre le jeudi 12 juin de hauts fonctionnaires des Nations unies et des diplomates pour débattre de la note d’orientation publiée par l’organisation, Garantir un avenir équitable pour tous : l’importance des droits humains pour un développement durable .

« L’ONU a la possibilité de transformer la vie de milliards de femmes, d’hommes, d’enfants qui vivent aujourd’hui dans une pauvreté accablante, et de construire enfin un monde plus juste. Mais cette possibilité pourrait rester nulle et non avenue si les gouvernements ne sont pas tenus de rendre des comptes en ce qui concerne leur action contre l’inégalité et l’injustice. »

La note d’orientation d’Amnesty International insiste sur ce point : si l’on retient les enseignements essentiels des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), il faut que les gouvernements rendent des comptes au regard de leurs engagements en matière de droits humains et qu’ils agissent contre les inégalités sociales, qui ne cessent de croître.

Ce document montre, faits à l’appui, que le respect des droits humains permet d’obtenir de meilleurs résultats socioéconomiques.

Il prouve que le cadre de référence initial des Objectifs du millénaire pour le développement n’agissait pas efficacement en faveur de la protection et de la promotion des droits humains, et peut même avoir contribué à la violation de certains droits.

Par exemple, une cible des OMD est ainsi formulée : « Améliorer sensiblement [...] les conditions de vie de 100 millions d’habitants des bidonvilles » mais, en raison d’une protection insuffisante, de nombreuses personnes ont été exposées à un risque accru d’expulsions forcées dès lors que les gouvernements s’efforçaient d’atteindre leurs cibles. Ce qui a encore aggravé cet effet, c’est l’omission dans les OMD du droit à un logement convenable, qui comporte la protection contre les expulsions forcées. Plus de 900 millions de personnes vivent encore aujourd’hui dans des bidonvilles.

Si les normes en matière de droits humains ne sont pas effectivement intégrées dans le cadre de référence de l’après-2015, celles et ceux qui vivent déjà dans la pauvreté pourraient courir le risque de nouvelles violations des droits humains et n’auraient pas un accès égal aux avantages du développement.

Amnesty International invite les Nations unies à adopter un cadre de l’après-2015 mettant en place dans l’ensemble des objectifs l’obligation de rendre des comptes en matière de droits humains.

Des systèmes efficaces de mesure et d’évaluation des indicateurs relatifs aux droits humains permettront aux personnes et aux collectivités de demander aux États de rendre des comptes pour ce qui est de leur progression, et aideront aussi les États à surveiller et à améliorer leurs propres résultats.

Par ailleurs, Amnesty International demande que soit défini un objectif distinct concernant l’égalité entre femmes et hommes, les droits humains des femmes et des filles et le renforcement de leur pouvoir d’agir.

« La Déclaration du millénaire des Nations unies a promis le respect de tous les droits humains et libertés fondamentales reconnus sur le plan international. Sur ce plan, les OMD ont échoué, a déclaré Salil Shetty.

« Les Nations unies ne doivent pas laisser les mêmes erreurs se répéter au long des quinze années à venir. »

Amnesty International a publié sa note d’orientation avant la tenue d’une réunion du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, le 16 juin - c’est l’une des dernières réunions de ce groupe avant que sa proposition ne soit présentée à l’Assemblée générale en septembre 2014.

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