Quota de relocalisation des demandeurs d’asile : la Belgique en dessous de la moyenne européenne

* Les États membres n’ont atteint que 28,7 % de l’objectif fixé
* Deux n’ont pas relocalisé un seul demandeur d’asile
* Un seul, Malte, a pleinement respecté son engagement

Les pays de l’Union européenne (UE) n’ont absolument pas tenu leur engagement à relocaliser des demandeurs d’asile se trouvant en Grèce et en Italie, a déclaré Amnesty International, alors que la période de deux ans pendant laquelle ces personnes peuvent bénéficier du programme de relocalisation s’achèvera le 26 septembre 2017. La Belgique n’a relocalisé que 976 demandeurs d’asile, un chiffre bien en deçà de 3812 qu’elle s’était engagée à respecter.

« Deux ans après l’accord sur ce programme, il apparaît que la plupart des États membres de l’UE ont abandonné les réfugiés et les demandeurs d’asile, en fuyant leurs responsabilités et en laissant des milliers de personnes à leur sort en Italie et en Grèce, a déclaré Iverna McGowan, directrice du Bureau européen d’Amnesty International.

« Il ne s’agit pas d’apporter un soutien de façade aux réfugiés et aux demandeurs d’asile mais de respecter une obligation légale. Il faut que les pays de l’UE fassent un pas en avant et respectent les promesses qu’ils ont faites, sans quoi la Cour européenne risque d’être saisie et de leur infliger de lourdes sanctions. »

Les pays les plus en infraction sont la Pologne et la Hongrie, qui ont refusé toutes les deux d’accueillir ne serait-ce qu’un demandeur d’asile se trouvant en Italie ou en Grèce. La Slovaquie, qui a contesté sans succès le programme de relocalisation devant la Cour européenne, n’a accepté que 16 des 902 demandeurs d’asile qui lui avaient été attribués et la République tchèque, seulement 12 sur 2 691.

L’Espagne n’a atteint que 13,7 % de son quota. Les Pays-Bas et le Portugal ont rempli 39,6 % et 49,1 % de leur objectif, respectivement.

Malte est le seul pays de l’UE à être parvenu au chiffre fixé. La Norvège et le Lichtenstein, qui ont participé volontairement au programme, ont tous les deux respecté leurs engagements, établis respectivement à 1 500 et 10.

Il est important de noter que la Finlande a accueilli 1 951 demandeurs d’asile, soit 94 % du chiffre auquel elle est tenue par la loi. L’Irlande, quant à elle, a ouvert ses portes à 459 demandeurs d’asile, ce qui représente 76,5 % de son quota.

Amnesty International appelle les États européens à redoubler d’efforts pour atteindre leurs quotas au titre du programme de relocalisation et à accueillir aussi, par d’autres voies, des personnes ayant besoin d’une protection qui se trouvent en Italie ou en Grèce, notamment en leur accordant des visas de travail et en accélérant les procédures de regroupement familial.

Le programme de relocalisation, convenu en septembre 2015, a permis à des demandeurs d’asile de reconstruire leur vie en toute sécurité, après avoir survécu à la guerre, aux persécutions et à leur voyage périlleux jusqu’en Europe. En Grèce, où des milliers de demandeurs d’asile ne pouvant prétendre à un regroupement familial sont pris au piège depuis la fermeture de la frontière avec la Macédoine, en mars 2016, la relocalisation est l’une des très rares solutions officielles dont dispose la plupart de ces personnes pour aller s’installer sans danger dans un autre pays d’Europe.

Les demandeurs d’asile arrivés dans les îles Grecques depuis la conclusion de l’accord UE-Turquie, le 20 mars 2016, ont été exclus illégalement du programme de relocalisation et nombre d’entre eux sont bloqués sur place.

« Toutes les personnes qui arrivent en Grèce ou en Italie avant la date limite, certes imminente, sont en droit de bénéficier du programme de relocalisation. Outre le fait de leur permettre de continuer leur vie dignement et sans risque, les inclure dans le programme atténuerait la pression dans les îles Grecques et améliorerait les conditions sur place, qui se sont dégradées à mesure que les arrivées se sont multipliées au cours des mois d’été » , a déclaré Iverna McGowan.

Après la date limite d’inclusion dans le programme de relocalisation, les États pourront, et devront, continuer à relocaliser les personnes en droit de l’être, comme ils en ont l’obligation.

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