Communiqué de presse

Raif Badawi : Des parlementaires belges manifestent en faveur de Raif Badawi et de son avocat

Ce jeudi, à 17 h, pour la dixième semaine consécutive, des militants d’Amnesty International manifesteront devant l’ambassade d’Arabie saoudite. A cette occasion, l’organisation de défense des droits humains a invité les parlementaires belges à les rejoindre. Plusieurs d’entre eux ont assuré leur présence auprès d’Amnesty pour demander la libération de Raif Badawi et celle de son avocat, Waleed Abu al Khair.

« Nous apprécions que des parlementaires aient accepté de se mobiliser en faveur du blogueur saoudien et de son avocat. Le fait que des élus relaient directement la demande de plus d’un million de personnes à travers le monde pour le respect de la liberté d’expression en général et pour la libération de Raif Badawi et de Waleed Abu al Khair en particulier est une très bonne chose », déclare Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Cette manifestation se tiendra alors que Raif Badawi pourrait être prochainement rejugé pour apostasie. Il encourrait alors la peine de mort. Il s’agit pour l’heure de rumeurs non confirmées par les autorités.

Le cas du blogueur saoudien s’inscrit dans un contexte dramatique et inquiétant. Outre le bilan désastreux de l’Arabie saoudite en matière de droits humains et de liberté d’expression, les exécutions en Arabie saoudite connaissent un rythme sans précédent. Par ailleurs, Amnesty International est extrêmement inquiète du nombre croissant d’activistes harcelés, arrêtés, menacés et jetés en prison.

Complément d’information

Les flagellations qui devaient avoir lieu les 16 et 23 janvier derniers ont été reportées pour raisons médicales. Depuis lors, aucun autre coup n’a été porté au blogueur, mais les autorités se sont abstenues de motiver les six derniers reports (6 février, 13 février, 20 février, 27 février et 6 et 13 mars). Il est pour l’heure impossible de savoir si Raif Badawi sera flagellé ce vendredi 20 mars.

Raif Badawi a été condamné le 7 mai 2014 par le Tribunal pénal de Djedda à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet, assortis d’une interdiction de voyager pendant 10 ans à l’issue de sa peine, d’une interdiction d’utiliser les médias et d’une amende de 1 million de riyals saoudiens (environ 226 000 euros). Ce jugement est lié à la création de son site internet « Libérez les libéraux saoudiens » (dont la Cour a ordonné la fermeture), et à des accusations selon lesquelles il aurait « insulté l’islam ». Raif Badawi était initialement inculpé d’« apostasie », infraction passible de la peine de mort en Arabie saoudite. Malgré les efforts de son avocat, Waleed Abu al Khair, également en prison en raison de son militantisme pacifique, la Cour d’appel de Djedda a confirmé la condamnation de Raif Badawi le 1er septembre.
Selon la décision finale de cette instance, Raif Badawi doit recevoir 50 coups de fouet consécutifs à un intervalle d’une semaine. Il a été flagellé une première fois en public après la prière du vendredi le 9 janvier dernier, devant la mosquée Al-Jafali à Djedda.

Waleed Abu al Khair, l’avocat de Raif Badawi, a été jugé le 6 juillet 2014 par le Tribunal pénal spécial coupable d’avoir « désobéi au souverain et cherché à lui ôter sa légitimité », « insulté le pouvoir judiciaire et remis en cause l’intégrité des juges », « créé une organisation non autorisée », « nui à la réputation de l’État en communiquant avec des organisations internationales » et « rédigé, enregistré et envoyé des informations troublant l’ordre public ». Il a alors été condamné à 15 ans de prison, à une interdiction de voyager de la même durée et à une amende s’élevant à 200 000 riyals (environ 45 000 euros).

Le 12 janvier 2015, il a vu sa condamnation confirmée en appel. Le juge a par ailleurs ordonné qu’il purge l’intégralité de sa peine en raison de son refus de présenter des excuses pour les faits qu’on lui reproche. Il continue par ailleurs de contester la légitimité du Tribunal pénal spécial, un tribunal d’exception jugeant des affaires en rapport avec la sécurité et la lutte contre le terrorisme et dont la compétence et les règles internes n’ont pas été précisées.

De façon générale, les autorités saoudiennes continuent de mener une campagne de persécution de grande ampleur à l’encontre des défenseurs des droits humains et des militants de la société civile, en engageant des poursuites judiciaires contre eux et en adoptant des mesures arbitraires telles que l’interdiction de voyager.

Agir

La pétition à l’attention du roi d’Arabie saoudite et du Premier ministre saoudien est disponible ici.

Manif infos pratiques :

Manifestation devant l’ambassade d’Arabie Saoudite ce 19 mars 2015 de 17h à 17h30, 326 Avenue Louise 1050 Bruxelles (devant la Blue Tower). Tram 93/94 arrêt Vleurgat.
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