Rapport sur la peine de mort : les exécutions au Bélarus mettent en évidence le besoin d’actions supplémentaires de la part de l’UE

Communiqué de presse du bureau européen d’Amnesty International

(Bruxelles, le 31 mars) Amnesty International exhorte l’Union européenne à condamner fermement et publiquement les deux exécutions qui ont eu lieu au Bélarus ce mois-ci. Dans une lettre adressée à la présidence espagnole de l’UE, l’organisation appelle également l’Espagne à prendre la tête des efforts en faveur d’un moratoire immédiat sur la peine capitale à l’échelle mondiale.

Le rapport d’Amnesty International intitulé Condamnations à mort et exécutions recensées en 2009, publié ce mardi 30 mars, montre que personne n’a été exécuté en Europe l’an dernier. Cependant, cette étape importante a été occultée quand deux prisonniers ont été exécutés au Bélarus aux alentours du 18 mars dernier. L’équité de leurs procès a été mise en doute et ils avaient chacun déposé un recours en grâce auprès du président Loukachenko. Néanmoins, la réaction de l’UE face à ces deux exécutions a été pour le moins discrète.

« L’Espagne est depuis longtemps l’un des chefs de file du mouvement abolitionniste mondial et il était encourageant de voir que Madrid avait pris l’engagement ferme de faire de la question de la peine de mort l’une des premières priorités de sa présidence. Pourtant, la peine capitale n’est pas évoquée régulièrement dans les déclarations politiques de haut niveau et le silence assourdissant après les exécutions au Bélarus donne le sentiment que cette question est encore moins une priorité », a déclaré Nicolas Beger, directeur du bureau européen d’Amnesty International.

Même si le monde a progressé vers l’abolition des exécutions pratiquées par les États, 58 pays maintiennent toujours la peine capitale et 18 d’entre eux ont procédé à des exécutions en 2009. Amnesty International a recensé au moins 714 exécutions l’an dernier, mais ce total n’inclut pas les données du pays qui exécute le plus de condamnés au monde, la Chine, qui augmenteraient nettement le véritable nombre mondial d’exécutions.
Tous les États membres de l’UE ont aboli la peine de mort, ce qui fait de l’UE une force mondiale essentielle contre le recours à ce châtiment. La création du service européen pour l’action extérieure (SEAE) devrait également donner à l’UE les moyens d’agir avec décision dans tous les cas d’exécution imminente, mais seulement si la question de la peine capitale fait partie des premières priorités de cette nouvelle institution.

« L’UE joue un rôle clé dans la lutte pour une abolition mondiale de la peine de mort et il est temps de se battre réellement pour plus de progrès. Il n’y a plus aucune excuse pour expliquer que l’UE, en tant qu’acteur mondial, ne peut pas continuer de maintenir la pression pour obtenir une interdiction totale de la peine capitale », a conclu Nicolas Beger.

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