AMNESTY INTERNATIONAL
ÉFAI
16 novembre 2010
Amnesty International a fait part de ses critiques ce mardi 16 novembre après une nouvelle diffusion par la télévision iranienne d’« aveux » de Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à mort par lapidation en Iran pour adultère.
La télévision d’État iranienne a également diffusé lors de la soirée du 15 novembre des « aveux » du fils de cette femme, Sajjad Qaderzadeh, et de deux journalistes allemands. Une voix off a par ailleurs affirmé que Javid Houtan Kiyan, l’avocat de Sakineh Mohammadi Ashtiani, avait reconnu avoir conseillé à Sajjad Qaderzadeh de mentir.
Les normes internationales d’équité des procès auxquelles l’Iran est partie garantissent le droit de ne pas être forcé de témoigner contre soi-même ou de s’avouer coupable.
Malcolm Smart, d’Amnesty International, a déclaré :
« Amnesty International estime que ces déclarations ont été effectuées sous la contrainte et ne doivent pas être retenues à titre de preuve. Les “aveux” télévisés ne doivent pas être pris en compte par la justice iranienne.
« Ces déclarations s’ajoutent à une série de plus en plus longue d’“aveux” et autoaccusations de détenus diffusés par les médias officiels. Un grand nombre de ceux qui ont fait ce type d’“aveux” sont revenus plus tard sur leurs déclarations et indiqué qu’elles leur avaient été extorquées par la contrainte, parfois sous la torture ou d’autres mauvais traitements.
« Les autorités iraniennes ne doivent pas exécuter Sakineh Mohammadi Ashtiani, de quelque manière que ce soit. Elles doivent remettre cette femme en liberté si celle-ci continue d’être détenue uniquement pour avoir eu des relations sexuelles consenties.
« Sajjad Qaderzadeh, David Houtan Kiyan et toute autre personne détenue uniquement pour avoir évoqué pacifiquement le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani doivent être remis en liberté immédiatement et sans condition. »