Communiqué de presse

Le récent naufrage en Méditerranée souligne l’urgence d’itinéraires légaux et sûrs vers l’Europe

Des personnes souffrent et meurent à nos frontières, arrêtons ça !

Les gouvernements européens doivent se mobiliser davantage pour fournir des voies sûres et légales aux personnes ayant besoin de protection pour entrer dans l’Union européenne (UE), plutôt que de leur faire risquer leur vie en mer par milliers, a déclaré Amnesty International, alors qu’une vaste opération de recherche et de sauvetage était lancée en Méditerranée centrale mercredi 5 août.

Selon la presse, ont craint que des centaines de personnes soient perdues en mer après qu’un bateau de pêche avec environ 600 passagers a chaviré au large du port libyen de Zuwara. Plus de 400 personnes ont été sauvées et 25 corps ont été récupérés jusqu’à présent. Les opérations de secours, auxquelles participent les navires de divers pays ainsi que les ONG Médecins Sans Frontières (MSF) et Migrant Offshore Aid Station (MOAS), sont en cours et se poursuivront pendant la nuit du 5 au 6 août.

« Des personnes continuent à traverser la Méditerranée centrale par milliers presque chaque semaine pour chercher la sécurité et une vie meilleure en Europe. Ces accidents mortels en mer vont rester une tragique réalité », a indiqué Denis Krivocheïev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Les événements de ce jour montrent que les gouvernements européens doivent immédiatement mettre en place des itinéraires sûrs et légaux pour les personnes ayant besoin de protection, afin de réduire le nombre de personnes qui se lancent dans de périlleux voyages en mer. »

Il s’agit du premier accident de cette ampleur depuis que les gouvernements de l’UE ont convenu d’intensifier les opérations de recherche et de sauvetage à la fin avril, ce qui avait limité l’augmentation sans précédent du nombre de décès en mer dans les premiers mois de 2015.

Amnesty International demande une augmentation des engagements concernant la réinstallation des réfugiés, un accès élargi à l’Europe par le biais de visas humanitaires et des mesures de regroupement familial, ainsi qu’un assouplissement des restrictions de la liberté de mouvement des demandeurs d’asile.

« Tant que les seuls accès des réfugiés et des migrants à l’Europe restent des voyages dangereux, les efforts visant à sauver des vies en mer sont une priorité absolue. Les opérations humanitaires lancées par les gouvernements européens à la suite des naufrages d’avril, où plus de 1 200 personnes sont mortes ou ont disparu en mer, doivent se poursuivre en restant dotées de ressources suffisantes », a déclaré Denis Krivocheïev.

Cet accident est survenu un jour après que l’Organisation internationale pour les migrations a annoncé que 2 000 migrants et demandeurs d’asile avaient déjà péri en Méditerranée en 2015. Quelque 98 000 réfugiés et migrants ont traversé la Méditerranée centrale et sont arrivés en Italie jusqu’à présent cette année.

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