L’expulsion, par le gouvernement kenyan, de James Gatdet Dak, porte-parole de Riek Machar, dirigeant de l’opposition au Soudan du Sud, bien que cet homme ait obtenu le statut de réfugié, est une atteinte éhontée et dangereuse aux droits des réfugiés, a déclaré Amnesty International.
Jeudi 3 novembre dans l’après-midi, il a été forcé à monter à bord d’un avion à destination de Djouba, la capitale du Soudan du Sud.
« L’expulsion de James Gatdet Dak est l’exemple le plus récent de violation par le Kenya du droit des réfugiés à la sécurité, et elle expose cet homme à un risque élevé de torture et d’autres formes de mauvais traitements », a déclaré Sarah Jackson, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs à Amnesty International.
James Gatdet Dak a été appréhendé par les autorités kenyanes à son domicile, à Nairobi, la capitale, le 2 novembre. Son arrestation était semble-t-il en relation avec un commentaire qu’il aurait publié sur sa page Facebook, saluant le fait que le général Johnson Ondieki, un général kenyan et commandant des forces des Nations unies au Soudan du Sud, a été démis de ses fonctions après la diffusion d’un rapport très critique des Nations unies sur le manquement des soldats de la paix à leur devoir de protéger les civils durant des affrontements en juillet.
Des avocats envoyés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont essayé de rencontrer James Gatdet Dak à l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, mais ont été bloqués par des fonctionnaires de l’immigration sans aucune raison.
« Maintenant qu’il se trouve au Soudan du Sud, les autorités sur place doivent immédiatement le libérer et l’autoriser à rencontrer des représentants du HCR, afin qu’il puisse retourner au Kenya, où il réside en toute légalité en tant que réfugié légitime », a déclaré Sarah Jackson.
James Gatdet Dak a été conduit à l’aéroport et forcé à monter à bord d’un vol de Kenya Airways à destination de Djouba. À son arrivée, des représentants de l’État l’attendaient. Selon le Mouvement populaire de libération du Soudan-Opposition, il est actuellement détenu par le Service national de la sûreté.
Il a obtenu le statut de réfugié au Kenya en août 2015.