Renvoyer les migrants en Libye est un désastre

Amnesty International demande aux dirigeants de l’Union européenne (UE) d’intensifier les efforts pour sauver des vies en Méditerranée, et de cesser de coopérer aux renvois en Libye, avant que d’autres personnes ne meurent noyées, les traversées se multipliant durant l’été.

« L’UE permet aux garde-côtes libyens de renvoyer les réfugiés et les migrants dans un pays où la détention illégale, la torture et le viol sont monnaie courante. Elle élargit les pouvoirs des garde-côtes libyens tout en détournant les yeux des graves risques immanquablement liés à une telle coopération, a déclaré Iverna McGowan, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes.

« Les dirigeants de l’UE doivent d’urgence cesser d’externaliser le contrôle des frontières et la gestion des demandes d’asile en les confiant à des gouvernements étrangers, dont certains présentent un bilan affligeant en matière de droits humains. Le fait d’encourager ces gouvernements à intensifier le contrôle des frontières risque d’exposer un nombre croissant de personnes à des abus. Les dirigeants de l’UE devraient plutôt veiller de façon prioritaire à sauver des vies, à offrir des voies sûres et légales aux personnes qui s’enfuient, et à améliorer le respect de l’état de droit et la protection des droits humains. »

Les interceptions menées par les garde-côtes libyens violent souvent les normes internationales, notamment en ce qui concerne le recours aux armes à feu. En effet, les réfugiés et les migrants interceptés par les autorités libyennes sont ramenés sur les côtes libyennes, d’où ils sont presque toujours envoyés dans des centres de détention pour y être détenus indéfiniment ; ils y sont soumis à la torture, aux coups, au viol et à l’exploitation par les gardiens.

Amnesty International demande aux dirigeants de l’UE :

• d’ouvrir et de développer des voies sûres et légales pour les réfugiés et les migrants ;
• d’augmenter les capacités des équipes de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, dans les zones où se produisent la plupart des naufrages, à la mesure du nombre de départs depuis l’Afrique du Nord ;
• de mettre un terme à toute coopération avec les autorités libyennes qui mène au renvoi de réfugiés et de migrants vers la Libye, où ils risquent d’être soumis à la détention illimitée, à la torture, au viol et à d’autres violations de leurs droits, et de concentrer plutôt ses efforts sur l’amélioration de la situation des droits humains dans le pays ;
• de réviser sa politique générale à l’égard des pays tiers en matière de coopération et de migration, afin de garantir une protection adéquate des droits fondamentaux des réfugiés et des migrants.

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